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Les origines (1852-1898)

Étienne Couderat, émailleur à Paris au moment de son mariage, va se consacrer au monde de la foire dans les années 1880 où l'on commence à voir apparaître "la fileuse de verre", sans doute son épouse, fille d'un forain. Ils parcourent la France, mais font quelques incursions à l'étranger. C'est le cas à Bussola où se produit l'accident suivant :

ACCIDENTS
BUSSOLA (Italie).-A la foire de Bussala, le 2 novembre dernier, notre ex et excellent collègue Etienne Coudérat, propriétaire d'une cristallerie artistique et d'une métempsycose, éprouva un accident  dont les détails suivants :
La place où il travaillait était traversée d'une rivière. La pluie, depuis longtemps, tombait dans toutes les parties de l'Italie, entre autres et surtout à la Bussola. Dans la nuit de lundi, la pluie tombait encore plus fort ce qui changea la rivière en torrent. Vers les 5 heures du matin, le bruit de l'eau montante éveilla tous les riverains qui trouvèrent les rives et la place submergées. La digue cédait et les eaux du fleuve avaient tout envahi. M. Etienne Coudérat n'eut que juste le temps de s'emparer des valeurs principales qu'il peut enlever de sa caravane, pour s'enfuit à travers les flots montants jusqu'au point élevé du pays. Les tentatives de notre malheureux compatriote pour sauver davantage furent vaines, l'eau montait toujours. A 6 heures 15 minutes, la digue ayant complètement cédé, l'eau monta à plus de 2 mètres. Tous le matériel renversé et emporté, on ne peut retrouver de la cristallerie et de la métempsycose que le contrôle et quelques panneaux arrêtés par un tronc d'arbre. La caravane, malgré ses dimensions: six mètres de long sur deux mètres vingt de large, et malgré son poids, fut emportée à 50 mètres de distance et alla s'échouer contre un obstacle, immergeant jusqu'aux fenêtres. Ce désastre est évalué à 6,000 francs. [...]

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H.-L. COMMENS, Syndic.Le Voyageur forain, 16 décembre 1889, p. 2.

La famille Couderat-Drouet va poursuivre cette attraction artisanale pendant de nombreuses années, comme en témoigne l'article suivant qui évoque "Le Musée de la Fileuse de Verre" :

La fileuse de verre — Nous sommes priés d'annoncer le départ de cette artiste en verrerie (allée des Tilleuls), qui fait l'admiration du public Carcassonnais. Nous engageons les personnes qui n'ont pas encore assisté aux séances de dextérité de la fileuse, de ne pas la laisser partir sans aller la voir. Le travail vraiment curieux qu'elle exécute est digne de tout
éloge, car c'est un plaisir que de voir se former sous ses doigts agiles les objets les plus variés, les plus inattendus, sans le secours d'aucun moule ni outil, et cela en moins de temps qu'il en faut pour écrire ces lignes.
Nous avons déjà vu exécuter le travail du verre, mais pas avec une adresse aussi grand, pas avec un talent aussi varié.
Fleuriste, émailleuse, souffleuse et fileuse de verre, tous ces genres lui sont familiers , et dans chacun d'eux elle excelle.
On voit dans l'établissement de la fileuse de verre un chef-d'œuvre dont la confection a dû demander une bien grande patience : c'est un tigre de grandeur naturelle qui tient à sa gueule un agneau, et dont chaque poil est un fil de verre. Ce tigre est nature absolument.
Ou y remarque aussi des broderies en étoffe de verre, un plan en relief de l'Ecole de cavalerie de Saumur, etc. , etc.
La fileuse de verre continuera ses séances publiques jusqu'à dimanche prochain inclusivement.

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Le Rappel de L'Aude, Carcassonne, jeudi 12 mars 1891, p. 3.

En 1896, à l'occasion de la vogue installée sur le quai Claude-Bernard, il est recensé à Lyon avec son beau-père. 

Le Cinématographe Lumière (1899)

À la fin des années 1890, sans doute de façon occasionnelle, les Couderat-Drouet vont s'intéresser au cinématographe. En juin 1899, il présente un cinématographe Lumière à Cambrai et, en novembre, à l'occasion de la foire de Saint-Romain, à Rouen, des vues sont proposées.

Le Journal de Rouen, Rouen, 4 novembre 1899, p. 3.

Et après... (1900-1927)

Il décède à Avigon en 1927.

Sources

CONY Gaston, "Les Fileurs de verre", L'avenir de l'Ouest, Cherbourg, dimanche 6 novembre 1921, p. 1.

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