Édouard MARCHAND

(Paris, 1859-Paris, 1905)

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Jean, Baptiste Marchand épouse Marie, Fanny Isauré Léger (1841-). Descendance :

  • Jules, Édouard Marchand (Paris, 20/10/1859-Paris 16e, 08/02/1905) épouse (Paris 9e, 14/10/1889) Marie, Félicité Noblet (Marseille, 05/08/1861-Paris 6e, 18/03/1927). Descendance :
    • Léopold Marchand marchand leopold (Paris 9e, 05/02/1891-Paris 7e, 25/11/1952)

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Édouard Marchand devient dans les années 1880 une figure essentielle de music-hall parisien. En 1886, les Folies Bergère sont mises en vente au prix de 252.000 francs et deviennent la propriété de M. et Mme Allemand, un couple de limonadier marseillais qui, en 1885, ont déjà racheté la Scala et vont bientôt reprendre l'Eldorado. Les Allemands deviennent ainsi propriétaires des trois plus importantes salles de music-hall de Paris. En 1889, Marchand épouse Marie Noblet qui est la nièce des Allemand et ces derniers lui confient la direction des Folies Bergère. Homme particulièrement dynamique, il est sans cesse à la recherche de nouveautés. En novembre 1895, il entreprend d'importants travaux travaux à l'Eldorado. Dès 1895, il va ainsi s'intéresser au cinématographe des frères Lumière et cherche à faire affaire avec eux sans résultat immédiat.

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Lumière, Monsieur Ed. Marchand, 23 décembre 1895 Lumière, Ed. Marchand, 10 janvier 1896
© collection privée

Toutefois, à l'Eldorado dont il vient de repenser la structure et la décoration, il va donner Le Royaume des femmes où le cinématographe Lumière intervient à partir du dimanche 29 mars 1896. Dans une des ses autres salles, les Folies-Bergère, il va faire installer The American Biograph dès le mois d'octobre 1898 :

M. Marchand trouvait sans doute que le programme des Folies-Bergère, déjà si complet, n'était pas encore comme il le rêvait, car il vient d'y ajouter un numéro sensationnel : c'est l'"American biograph", qui.eut un si prodigieux succès sur une autre scène parisienne.
Perfectionné encore, sans trépidations ni vibrations, l' "American biograph" présentera, dès mardi prochain, au public des Folies-Bergère, une série de tableaux, parmi lesquels une reproduction fidèle des épisodes de la guerre hispano-américaine, avec les flottes des deux nations se livrant un suprême combat.


Le Figaro, Paris, vendredi 30 septembre 1898, p. 4.

L'appareil reste à l'affiche jusqu'en 1901. Marchand intervient directement dans la programmation de la salle de music-hall :

SPECTACLES DIVERS
Ce soir, quatre "films" sensationnels seront présentés au public des Folies-Bergère. M. Marchand vient en effet d'acquérir la propriété exclusive des vues prises par l'American Biograph les 8, 9, 10 et 11 septembre au château de Fredenborg et représentant le Tsar Nicolas II, le roi Edouard VII d'Angleterre, Christian IX de Danemark, Georges 1er, de Grèce, accompagnés des impératrices et des reines, des petites et grandes-duchesses de Russie et des familles impériales et royales. Au moment où le ministère de l'intérieur vient d'interdire l'usage de tout appareil photographique sur le passage du Tsar, ces instantanés vont avoir un considérable retentissement. M. Marchand a fait un véritable coup de maître en se les appropriant.


Gil Blas, Paris, 18 septembre 1901, p. 4.

Au début de l'année 1902, Édouard Marchand tombe gravement malade et doit vendre les Folies Bergère aux frères Isola. Il décède en 1905.

Sources

La Rampe, Paris, 13 avril 1919, p. 32-33.

SALLÉE André et Philippe CHAUVEAU, Music-hall et café-concert, Paris, Bordas, 1985, p. 143-146, 154-157.

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