Maurizio, dit Maurice ANDREOSSI

(Bergame, [1866]-Genève, 1931)

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Jean-Claude SEGUIN

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Maurizio Andreossi (St.-Moritz, 1789-) épouse Mme Bavier. Descendance :

  • Enrico Andreossi (Bergame, [1828]-Milan, 19/11/1884). Descendance :
    • Torquato Andreossi
    • Maurizio Andreossi, dit Maurice Andréossi (Bergame, 13/10/1866-Genève, 03/09/1931) épouse Rosa Läuffer (-Genève, 15/04/1911). Descendance :
      • Victor H. Andréossi, alias Victor André (-Genève, 1949) épouse Violette [Andréossi]. Descendance :
        • Françoise, Marie Andreossi (Genève, [30]/06/1923)
      • Enrico Andreossi
      • Elvira Andreossi
    • Amerigo Andreossi (-≥ 1915) épouse [Minguzzi Andreossi (-≥ 1915)]
    • Gina Andreossi (-≥ 1934) épouse M. Gezi
    • Elvira Androessi épouse G. B. Ferrario (-Milan, 14/04/1908)
      • Adriana Ferrario
      • Gina Ferrario
    • Vittorio Andreossi (-≥1911)
    • un enfant
    • un enfant

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Maurice Andreossi est le petit-fils du soyeux Maurizio Andreossi, Grison d'origine, qui s'installe à Bergame dans les années 1820. Sa grand-mère appartient à la famille suisse Bavier, spécialisée dans le commerce de la soie avec le Japon depuis les années 1850.  Son père, Enrico Andreossi fait ses études en Italie et en Suisse. Il fait la campagne de 1848, avec le rang de lieutenant d'artillerie dans le corps d'armée de Garibaldi. Après l'armistice, il se réfugie dans le Piémont. En 1850, il retourne travailler avec son père. Après avoir passé quelques années en Toscane, pour la production du ver à soie, il se rend à Bucarest, puis en Turquie. En octobre 1863, il fonde, à Bergame, la Società Bacologica Enrico Andreossi & C. (faillite : 8 décembre 1895), spécialisée dans l'importation et la culture de ver à soie du Japon. Il effectue peu après (Gênes: 15 janvier 1864) son premier voyage en Extrême-Orient et fonde, en 1864, à Yokohama, l'Andreossi & Co, toujours active en 1883. Il rentre à Bergame où naît, en 1866, Maurizio Andreossi. Enrico Andreossi va voyager à plusieurs reprises au Japon jusqu'en 1870. La famille quitte Bergame pour Milan en juillet 1871. 

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La Stampa, 25 août 1874, p. 4. Action de 250 Lires
Fabbrica Lombarda di Profotti Chimici

Le 4 mai 1873 est constituée la Fabbrica Lombarda di Prodotti Chimici - dont Enrico Andreossi est l'un des administrateurs -sise via Tortona. Enrico va en devenir l'une des figures les plus importantes. Il est également propriétaire d'une usine de lait concentré. Par ailleurs, Androessi est un mécène, amateur et collectionneur d'art qui habite via Clerici nº2 dans une maison qui est un véritable musée, tout comme l'est sa villa à Varenna.

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Ambrogio BorgognoneSan Rocco (c. 1523)
Pinacoteca di Brera

Au cours de l'été 1884, est annoncé le krach de la société Fabbrica Lombarda di prodotti chimici :

IL KRAC DELLA FABBRICA LOMBARDA
di prodotti chimici
[...]
Si assicura che una Banca abbia perduto mezzo milione; un altro capitalista ha perduto 700,000 lire. Il vice-presidente del Consiglio d'amministrazione, il signor Enrico Andreossi, è credito di 300 mila lire prestato senza alcun interesse. Uno dei sindaci ha prestato alla Società altre 300 mila lire.
Il 29 luglio erano già [... duti] tanti effetti per 600 mila lire che la Società non poteva pagare. L'Andreossi, il De Marchi ed il Villa, antichi azionista della Società, sborsarono 100 mila lire ciascuno per far fronte agli impegni e ritardare una catastrofe che si credeva sempre possibile evitare.


La Stampa, 7 Agosto 1884, p. 2.

Cette situation va profondément affecter Enrico Andreossi qui décède en novembre 1884. La situation de la société se redresse et Torquato et Amerigo Andreossi la reprennent jusqu'à sa dissolution, en février 1889. La mort de son père conduit le jeune Maurizio Andreossi à quitter Milan pour poursuivre ses études à Genève. Étudiant en chimie, il décide de devenir photographe professionnel. Son frère Amerigo Andreossi, lui aussi photographe, a peut-être eu une influence dans sa vocation. Maurice Andreossi se fait remarquer dès 1892 dans différentes expositions : Paris (septembre 1892), Turin (mars 1893), Genève :

Exposition internationale de photographie 
On ne nous pardonnerait pas de passer distraitement devant l'œuvre considérable de M. Andreossi, de Milan. Il y a beaucoup à voir et beaucoup à admirer parmi ses grands paysages, choisis, pour la plupart,, dans nos environs immédiats et notamment aux bords du Rhône et de l'Arve, à deux pas des usines de la Coulouvrenière. Ces paysages méprisés par les touristes offrent, à qui sait les trouver, des motifs exquis pour la palette comme pour la chambre noire, et l'on peut dire que M. Andreossi, qui est un explorateur infatigable, a découvert pour lès Genevois.les charmes insoupçonnés de leur banlieue.


Journal de Genève, Genève, 7 septembre 1893, p. 5.

 L'Alpineum (juin 1895-mai 1899)

Le projet de l'Alpineum s'inspire directement de celui de Lucerne, est mis en oeuvre dès le printemps 1894. Maurice Andreossi et Henry Fischer en sont des promoteurs :

Alpineum. - On est en train d'élever actuellement au coin des chemins du Mail et du Vieux-Billard une construction style moyen âge qui prendra le nom d'Alpineum. Cet édifice, construit pour le compte de MM. Andreossi et Fischer, sur les plans des MM. Deriaz frères, architectes, contiendra plusieurs vues panoramiques qui, par une entente raisonnée des effets de lumière et de perspective, donneront au spectateur l'illusion parfaite des beaux spectacles qui s'offrent au regard du sommet du Rocher-de-Naye et de l'Eggishorn (glacier d'Aletsch). Nul doute que, grâce à l'installation artistique, et à l'expérience de M. Henry Fischer dans l'accomplissement de semblables tableaux, cette entreprise n'obtienne un grand succès.


Journal de Genève, Genève, 3 avril 1894, p. 2.

C'est finalement au bout de quatorze mois que l'édifice est terminé et qu'il est inauguré le samedi 8 juin 1895 :

L'Alpineum, installé dans le joli bâtiment à tourelle construit par MM. Dériaz frères au chemin du Mail, a ouvert ses portes samedi. Le spectacle que le propriétaire, M. Audreossi, offre au public est analogue à celui du « Panorama du Rigi-Kulm », de Lucerne, bien connu des touristes, qui ne manquent guère de s'y arrêter en allant au jardin du Lion. De grands paysages alpestres, vivement éclairés, sont vus de haut par le spectateur, placé sur des gradins élevés dans une salle complètement obscure, et tout est combiné pour donner l'illusion de la distance et de la profondeur. On a fait passer successivement sous nos yeux le lac de Lucerne, vu du Bürgenstock, une vue de la vallée de Melchthal et du lac de Sarnen, prise du Stanserhorn ; enfin un lever du soleil sur le glacier du Rothhorn et la vallée do Lauterbrunnen. Le peintre, M. Hodel, de Lucerne, a fait preuve, dans l'exécution de ces toiles, d'une connaissance approfondie de la nature alpestre, aussi bien que des conditions spéciales du genre trompe-l'œil. Nous avons particulièrement remarqué les beaux effets de lointains du panorama du lac de Lucerne et la finesse de la lumière matinale qui baigne les cimes environnant le glacier du Rothhorn.
D'autres toiles sont commandées et viendront compléter le spectacle avant l'ouverture de l'exposition de 1896.
M. Andreossi a annexé à son diorama un jardin alpin, où la grande gentiane bleue est actuellement en pleine floraison, et un petit musée d'histoire naturelle, où l'on trouve de beaux spécimens des plus intéressantes espèces d'oiseaux et de mammifères de nos montagnes.
L'Alpineum attirera sans doute les touristes qui, entrant en Suisse par Genève, désirent se donner un avant-goût des beautés de la nature alpestre. Et les Genevois qui lui rendront visite ne regretteront pas la demi-heure qu'ils y auront passée. Tout ce qu'on y voit est neuf, frais, et du meilleur goût.


Journal de Genève, Genève, 13 juin 1895, p. 2.

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 L'Alpineum à Genève. Vue extérieure

Maurice Andreossi ne renonce pas pour autant à ses activités de photographe et il organise à plusieurs reprises des projections lumineuses : Société italienne (novembre 1894), Banquet du Cyclophile genevois (février 1896)... De son côté, l'Alpineum renouvelle ses panorama au printemps 1896 :

Alpineum. — L'Alpineum vient de s'enrichir d'une nouvelle toile du plus grand effet, une vue du Cervin, prise du Riffel et peinte par M. F. Furet, avec le talent qu'on lui connaît. Grâce à l'habileté de l'artiste et à l'excellent aménagement de la salle, l'illusion est complète, et c'est à se demander, lorsqu'on contemple le panorama grandiose déroulé sous nos yeux, si l'on est vraiment à l'avenue du Mail. M. Furet, que sa collaboration si efficace au grand panorama des Alpes suisses de M. Henneberg a mis en goût de traiter de vastes ensembles, a peint de main de maître la montagne redoutable, avec sobriété et en même temps avec une entente complète des exigences spéciales auxquelles il s'agissait de satisfaire. L'impression de sérénité que donne la montagne, on la ressent devant cette toile qui fait songer à l'immensité.
Certains artistes croiraient peut-être déroger en peignant de semblables toiles. C'est cependant une des manières les plus intéressantes de rendre ce que l'on voit et ce que l'on sent ; pour le paysage, en particulier, ceci nous paraît être la peinture de l'avenir. Aussi bien la peinture décorative, dans ses divers genres, la peinture utile, si l'on ose s'exprimer ainsi, est la seule vraie. L'Exposition lui aura fait faire les grands progrès dont elle avait besoin chez nous.


Journal de Genève, Genève, 2 avril 1896, p. 2.

À l'approche de l'Exposition Nationale, la situation de l'Alpineum est évidemment tout à fait remarquable et il va bien entendu tirer directement bénéfice de l'événement. Mais Maurice Andreossi va par ailleurs découvrir les projections du cinématographe Lumière, dont le concessionnaire est le Suisse Lavanchy-Clarke. L'intérêt que soulèvent les vues animées auprès du public conduit Andreossi a tenté une démarche directe auprès des frères Lumière comme en témoigne le courrier envoyé par sa sœur à son fils : 

J'étais à Genève lors des préparatifs, en pension chez le Pasteur Cougnard au Boulevard des Tranchées, mais j'étais déjà repartie lorsque le cinéma a commencé.
Ce que je sais, c'est que ton père était allé à Lyon, qu'il avait été très bien reçu par les frères Lumière et encouragé. Ils étaient très intéressés par son idée de montrer pour la première fois le cinéma en Suisse. Tu sais combien ton père était enthousiaste et persuasif, mais malheureusement pas assez constant. Et puis c'était la première tentative que l'on faisait en Suisse.
Je ne sais pas quels films il y avait. Ton père nous a toujours dit qu'il avait eu les premiers films de frères Lumière. Ta mère m'a parlé une fois d'une arrivée d'un train et d'une gare.
Le public était très curieux et étonné. Malgré le succès, on ne se rendait pas bien compte de ce que c'était. C'était si nouveau pour tous.


Gina Gezi, À Victor Andréossi, 25 mai 1934 (cité dans Buache, 1964: 11)

Andreossi est sans doute assez convaincant puisque les frères Lumière acceptent de lui prêter un appareil, sans doute dans les conditions habituelles - un opérateur de la maison est là pour présenter les vues et surveiller l'appareil. Ainsi, pendant quelques jours, alors que l'Exposition Nationale a fermé ses portes, des vues Lumière sont présentées à l'Alpineum de Genève, du 28 octobre au 5 novembre 1896.

Au cours de l'année 1897, l'Alpineum ne fait plus guère parler de lui. Il faut attendre le début de l'année 1898 pour que l'on annonce une nouvelle série de projections animées avec le cinématographe Lumière :

Cinématographe. — On nous prie d'annoncer que le cinématographe Lumière fonctionnera tous les jours du 16 au 26 janvier, à l'Alpineum, avenue du Mail. Les heures des représentations seront les suivantes : dimanches a, 4, 5 et 6 h. et de 8 à 10 h. du soir ; semaine 3, 4, 5, 8 et 9 h. du soir.


Journal de Genève, Genève, 15 janvier 1898, p. 3.

À peine une dizaine de jours qui semblent avoir ravi les spectateurs :

Le cinématographe de l'Alpineum —
On nous écrit :
J'ai assisté pour la première fois, ces jours derniers, à une des séances du cinématographe qui se donnent à l'Alpineum. Eh bien ! j'en suis sorti absolument enchanté. Voilà au moins une distraction saine et agréable. La netteté des scènes représentées et la régularité de la lumière font assister les spectateurs à un défilé de tableaux animés pris sur le vif. Quoi de plus naturel que ces plongeons de baigneurs dans les eaux écumantes, ces courses de taureaux aux épisodes poignants, ce défilé de cavalerie ! Le cinématographe de l'Alpineum mérite une visite, surtout des familles. D'ici quelques jours, m'a-t-on affirmé hier soir, les spectateurs genevois verront défiler à l'Alpineum tout le cortège des fêtes du centenaire à Lausanne.


Journal de Genève, Genève, 28 janvier 1898, p. 3.

Si l'on en croit les annonces dans les journaux, il semble que les projections cinématographiques n'aient pas été continues tout au long de l'année. Les dernières séances datent du mois d'octobre.

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Journal de Genève, Genève, 27 mars 1898, p. 3.

Ultérieurement, l'appareil, sous la responsabilité du gérant de l'Alpineum, M. Ruegg, offre une représentation à Annemasse, ville frontalière. L'année 1899 marque la fin des activités de l'Alpineum, l'occasion pour la presse de rappeler que les vues vont bientôt disparaître car l'édifice est destiné à la démotion :

Alpineum. — On nous informe que l'Alpineum, avenue du Mail, doit être très prochainement démoli (fin avril). Nous engageons vivement le public à profiter des quelques jours qui restent pour faire une dernière visite au Diorama alpestre et admirer les belles toiles de MM. Furet et Hodel. Un cinématographe perfectionné est également installé et offre aux spectateurs une série de scènes des plus intéressantes et amusantes.


Journal de Genève, Genève, 16 avril 1899, p. 3.

La fin est proche, puisque la fermeture de l'Alpineum est prévue pour le 7 mai 1899 (Journal de Genève, Genève, 30 avril 1899, p. 3) et que les premiers coups de pioche suivent dans la foulée :

Démolition.-On vient de commencer la démolition de l'Alpineum, avenue du Mail, et de la maison portant le nº 62 de la rue du Rhône. Sous peu les démolisseurs attaqueront trois maisons de la rue de Rive, qui doivent disparaître pour l'achèvement du percement de la rue de la Tour-Maîtresse.
La période des démolitions ne paraît du reste pas près d'être close. En effet, en dehors des maisons qui, à la rue de la Croix-d'Or, doivent faire place à des immeubles nouveaux, on parle d'une autre opération qui doit se faire dans deux ou trois ans du côté impair de la rue des Allemands, où toute une série de maisons serait démolie.


Journal de Genève, Genève, 14 mai 1899, p. 3.

Ainsi s'achève l'aventure de l'Alpineum et Maurice Andreossi va retourner à la photographie. 

Répertoire (autres titres) :  Vue prise du dernier wagon d'un train au moment du départ d'une gare de la Palestine, Charges de dragons français, L'Arrivée d'un train dans une gare du JaponLe Cocher endormi, Deux batailles d'enfants, Le Faux Cul-de-jatte (Journal de Genève, Genève, 17 avril 1898, p. 2), Le Cortège des bouchers (Journal de Genève, Genève, 22 avril 1898, p. 3), Les manifestations, cortèges à l'occasion de la mort de S. M. l'impératrice d'Autriche (Journal de Genève, Genève, 25 septembre 1898, p. 3), La Manifestation populaire devant l'hôtel Beau-Rivage à l'occasion de la mort de l'impératrice Elisabeth, Les obsèques de S. M.L'Arrivée du cortège genevois au Tir fédéral de Neuchâtel avec la Musique d'élite, la délégation des sociétés avec leurs drapeaux (Journal de Genève, Genève, 6 octobre 1898, p. 3).

Et après (1899-1931)

Après l'expérience de l'Alpineum, Maurice Andreossi va ouvrir un atelier photographique à Genève, rue Petitot. Il lui arrive occasionnellement de présenter des projections animées (Journal de Genève, Genève, 8 avril 1914, p. 4).

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Journal de Genève, Genève, 19 novembre 1899, p. 4

En 1922, il est nommé Chevalier de la Couronne d'Italie (Journal de Genève, Genève, 29 mars 1922, p. 5). Dans les années 20, son atelier se trouve 10, rue de la Bourse. Occasionnellement, il réalise des projections cinématographiques comme celle du film de propagande, Italia (Journal de Genève, Genève, 7 juin 1925). Il s'éteint à Genève, en 1931 :

Maurice Andréossi
Les nombreux amis de M. Maurice Andréossi ont appris avec chagrin sa mort soudaine. Le ; défunt, qui avait un véritable culte pour la photographie, avait ouvert à Genève un studio qui devint rapidement l'un des plus courus de la cité. II s'était intéressé également à l'image animée et il est bon de rappeler que c'est lui qui introduisit en Suisse le cinéma. C'est à l'Exposition nationale suisse de 1896 qu'il présenta cette invention à l'Alpineum.
M. Maurice Andréossi était également un numismate distingué. Tous ceux qui l'ont connu rendent hommage à sa sociabilité et à sa grande obligeance.
Nous présentons nos respecteuses condoléances à sa famille et en particulier à M. Victor Andréossi et à Mlle Elvire Andréossi, nos anciens collaborateurs.


Journal de Genève, Genève, 6 septembre 1931, p. 4.

Biblio-sitographie

BUACHE Freddy et Jacques RIAL, Les Débuts du cinématographe à Genève et à Lausanne 1895-1914, Lausanne, Cinémathèque suisse, 1964.

Meiji Portraits: http://meiji-portraits.de/meiji_portraits_a.html

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