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GRUPO DE REFLEXIÓN SOBRE EL MUNDO HISPÁNICO

Paul DECORPS

(Saint-Étienne, 1876-Belfort, 1914)

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Paul Decorps, Marseille, 1896
© Col. Jean-Claude Seguin

Jean-Claude SEGUIN

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Auguste Decorps épouse Marie, Julie Mure. Descendance :

  • Paul, Auguste Decorps (Saint-Étienne, 09/12/1876-) épouse (Miribel, 11/07/1903) Marguerite, Joséphine Pierron (Miribel, 04/01/1885-Miribel, 14/08/1960). Descendance :
    • Henri Decorps (Miribel, 21/12/1904-Nevers, 18/11/1922).

2

La Russie (juillet-août 1896)

Alors qu’il est employé du P.L.M., il part en avril 1896 pour Marseille où il fait équipe avec Mathieu Moussy sur le poste du cinématographe Lumière, 3 rue de Noailles, qui fonctionne depuis le 29 février au 3 rue de Noailles. Paul Decorps quitte Marseille pour la Russie, en juillet 1896, pour relever l'opérateur Curtillet qui est malade :

Le 9 juillet-27 juin arrive Decorps pour remplacer Curtillet malade qui est parti le lendemain 10 juillet- 28 juin pour Lyon.


CHAPUIS 1896-1897.

De ce voyage de plusieurs mois en Russie, Paul Decorps a rapporté une grande carte où il a fait figurer les lignes de chemin de fer qu'il a parcourues avec les distances entre chaque ville.

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Paul Decorps, Carte avec indication des lignes de chemin de fer parcourues, 1896-1897
© col. Jean-Claude Seguin

C'est à Saint-Pétersbourg que commence ce long voyage russe. Il fait équipe avec Marius Chapuis, pour s'occuper, avec d'autres opérateurs, du poste du cinématographe Lumière (46, perspective Newsky) et prend part à des séances exceptionnelles données comme celle organisée par le comte de Montebello, ambassadeur de France : "Pendant le mois d'août nous donnons plusieurs séances aux grands ducs, à l'ambassade de France." (ibid.). De cette présentation exceptionnelle, reste un extrait de presse dans Le Figaro (12 juillet 1896) et un étrange témoignage dans un récit de voyage Simple récit d’un rapide voyage, dont l'auteur est anonyme :

Pendant ce temps Ben Ory s’est fait conduire à l’ambassade française où l’ambassadeur, M. le comte de M…, l’a reçu avec la plus haute courtoisie, en l’invitant à dîner avec son fils et son ami pour le lendemain.
« Je vous remercie beaucoup, monsieur l’ambassadeur, et je regrette de ne pouvoir accepter votre aimable invitation, car notre départ est fixé à demain matin.
- Le regret est pour moi, monsieur le député, mais puisqu’il en est ainsi, faites-moi l’honneur d’assister aujourd’hui même à la première représentation des fêtes du couronnement de Moscou que j’offre aux ministres et aux membres du corps diplomatique. Soyez donc à trois heures au cinématographe français, Perspective Newsky, 46. »
On se garderait bien de manquer une si belle occasion, et à l’heure dite de nombreux équipages aux livrées éclatantes s’arrêtent devant l’entrée du cinématographe. Il en descend des grands-ducs en costume militaire, les ambassadeurs des puissances étrangères et des hauts personnages de l’Empire. Mme l’ambassadrice reçoit les invités avec une grâce toute française. M. l’ambassadeur français arrive le dernier au bras du ministre des Affaires étrangères, ce pauvre prince Lobanoff, cet ami de la France, qui devait hélas ! mourir si subitement quelques mois plus tard.
Aussitôt le spectacle commence et l’on voit se dérouler toutes les principales scènes du couronnement dont plusieurs sont redemandées, et les trois amis qui sortent de Moscou, reconnaissant avec plaisir le théâtre de ces fêtes somptueuses et inoubliables. 


Anonyme, Simple récit d’un rapide voyage, Paris, Imprimerie générale Lahure, s.d., p. 228-229.

On peut supposer que cette séance a également été organisée par Camille Cerf, responsable de la représentation exceptionnelle devant le tsar et la tsarine quelques jours auparavant.

L'Ukraine (août 1896-mars 1897)

Il est probable qu'une réorganisation est en cours à la mi-août. Camille Cerf vient de céder la concession aux frères Grünewaldt qui vont rédéployer les opérateurs sur le territoire. C'est ce qui explique, sans doute, l'arrivée des deux opérateurs, Charles Klein et [Perruissaud], qui viennent de Riga. La première conséquence de cette redistribution, c'est évidemment le départ conjugué de Marius Chapuis et de Paul Decorps pour l'Ukraine, qui devient dès lors, leur principal espace géographique :

Deux de nous quatre doivent partir à Odessa. C'est Decorps et moi qui partons, le 15-3 août à 8 h du soir, deux jours de chemin de fer. Nous n'avons pas pu passer par Moscou, nous passons par Wilna, nous étions en compagnie de la belle Marguerite, avons fait bon voyage. Nous sommes arrivés le 17-5 août à 8 h du soir à Odessa, débarquons au Grand Hôtel, y restons 15 jours en attendant que le local soit installé. Nous étions dans l'incertitude, nous n'étions pas sûrs de rester, enfin le local est prêt le 5 septembre- 23 août. Pendant notre séjour à l'hôtel nous allions tous les soirs au concert, la journée nous nous baladions en ville ou à la petite Fontaine, nous prenions des bains dans la mer Noire. Nous donnons notre première séance au local le 6 septembre- 24 août, dimanche.
Nous quittons l'hôtel le 8 septembre-26 août pour nous installer définitivement au local. De cette époque jusqu'au 24-12 octobre nous ne sommes pas bougés d'Odessa, nous y avons mené une vie régulière, nous ne travaillions que le soir à la nuit. Nous y avons rencontré un Lyonnais, Edmond Breth, une connaissance de Decorps, qui habitait depuis 6 mois déjà à Odessa. Nous nous sommes amusés ensemble, il venait nous voir tous les jours. Le 20-8 septembre nous donnons notre première séance au théâtre russe. Beaucoup de succès, ce qui nous encourage à recommencer. Nous avons donné d'autres séances au théâtre russe et une matinée au Nouveau théâtre.


CHAPUIS 1896-1897.

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Paul Decorps, Odessa, 1896 Marius Chapuis et Paul Decorps, 1896
© col. Jean-Claude Seguin

Comme nous pouvons le voir dans les mémoires de Marius Chapuis, Odessa va accueillir des séances cinématographiques pendant de longues semaines, preuve évidente du succès. Deux théâtres, le Théâtre Russe et le Nouveau Théâtre,  organisent également des séances où figure l'invention des frères Lumière.

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Odessa, Théâtre russe (c. 1910) [D.R.] Odessa, Nouveau Théâtre (≤1899) [D.R.]

Pendant des mois, Paul Decorps, accompagné ou non de Marius Chapuisva parcourir l'Ukraine pour organiser des séances cinématographiques dans plusieurs villes de la région comme Nicolaïev :

Le 19-7 octobre il repart encore à Nicolaïev, cette fois il arrange une séance.


CHAPUIS 1896-1897.

De fait, il va s'y rendre à plusieurs reprises parfois en compagnie de Marius Chapuis. À Kiev, autre ville importante d'Ukraine, Paul Decorps séjourne un peu plus d'un mois (décembre 1896-janvier 1897), même si, là encore, les déplacements se multiplient. Les liens d'amitié qui unissent les deux hommes - que montrent bien d'ailleurs la correspondance du premier - sont manifestes, mais les "paires" d'opérateurs ne sont jamais stables et sont soumises aux aléas des circonstances. Ainsi Decorps part à Kharkov, toujours en Ukraine, avec [Perruisseau], où bien seul pour Chernikov : "Decorps est parti le même soir à Tchernikov le 3 février-22 janvier." (Ibid.).

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Paul Decorps, Kiev, 1896-1897
© col. Jean-Claude Seguin

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Paul Decorps, L'Ukraine (1896-1897)

Le Caucase (mars-mai 1897)

Délaissant pour quelque temps l'Ukraine, Paul Decorps, en compagnie de Marius Chapuis, se rend au pays des Cosaques, vaste géographie qui englobe, en particulier le sud de la Russsie et la Géorgie. Dans un premier temps. les deux compères vont traverser le sud de la Russie, et passent par le krai de Krasnodar, à Ekaterinodar (Krasnodar) (23-28 mars 1897), puis dans l'oblast de Rostov, à Novotcherkask (29 mars-2 avril 1897) et à Rostoff (2 avril 1897). Après un voyage assez tumultueux Decorps et Chapuis arrivent enfin à Tiflis (Tbilissi). Au pays des Cosaques, les deux amis vont passer du bon temps comme l'écrit Marius :

Le premier jour de notre arrivée à Tiflis en nous baladant (nous allions au jardin avec Tutur en voiture), Decorps rencontre un de ses camarades de Lyon, Jacquou. Surprise !!! Nous sortons le soir ensemble !!! Les premiers temps que nous étions dans cette ville nous faisions des balades le matin dans la montagne et là nous buvions du vin en mangeant avec grand plaisir. Dès notre arrivée, Jacquou a lâché sa patronne et vivait avec nous !!! Il nous a fait faire connaissance d'une dame chez qui nous allions passer quelques soirées. Nous allions assez souvent dans une petite cave où nous faisions d'assez grandes stations !!!


CHAPUIS 1896-1897.

Les deux opérateurs ne vont pas hésiter à se faire photographier en cosaques, cédant ainsi à une pratique assez fréquente et bien légitime pour de jeunes gens qui se retrouvent ainsi à l'étranger pendant de nombreux mois. Le séjour à Tiflis va ainsi se prolonger et représenter sans doute l'une des meilleures époques pour les deux opérateurs. 

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opérateur Tiflis (Caucase) Russie. Le 5 avril 1897. M. Chapuis. Lileutenant 1er Tcherkov (Verso) Paul Decorps
© col. Jean-Claude Seguin

La Russie et l'Ukraine (mai-juin 1897)

Pendant leur séjour dans le Caucase, il semble que ce soit l'équipe [Perruisseau] et Charles Klein qui les aient remplacés en Ukraine. Il se trouve, pourtant, que le début du mois de mai 1897 marque un changement total de stratégie à la Société des Plaques et Papiers photographiques. Alors que le système qui prévaut jusqu'alors, celui des "concessionnaires" est en train de vivre ses dernières heures, la mise en vente officielle du cinématographe Lumière, le 1er mai 1897, va rebattre les cartes et modifier substantiellement la situation. De fait, [Perruisseau] et Charles Klein décident de se mettre à leur compte et laissent tomber le concessionnaire, en l'occurrence, Arthur Grünewaldt. Ce départ inattendu désorganise la concession :

Mais voilà que [Perruisseau] et Klein font leur blague, ne veulent plus travailler, alors Decorps est obligé de partir à Ekaterinoslav puis à Poltava. Il refait la route de Vladicaucase seul sur une sale carriole. À son départ, il se fiche par terre. C'était les débuts d'un pénible voyage, par la pluie et les mauvais chemins.


CHAPUIS 1896-1897.

Paul Decorps se voit ainsi contraint de suppléer l'absence des deux opérateurs et se rend précipitamment à Ekaterinoslav et à Poltava pour organiser des séances. Si nous ne disposons d'aucune information sur les activités professionnelles de Paul Decorps, nous pouvons penser que du côté privé et personnel, il semble en avoir profité pour faire quelques rencontres. Sur le verso de la photo d'une jeune femme, prise à Poltava, quelques mots suggèrent que ce séjour n'est pas dépourvu de charme.

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En souvenir de ce 14 [mai]  éphémère, mais rempli de relations et de rencontres les plus radieuses et chaleureuses. A Pavel Decorps de la part de la radieuse Evguénia Viktorovna Doubrovina…/

3 lignes illisibles…/...

A conserver et à manipuler avec respect, je vous en prie
Evguénia Viktorovna Doubrovina
col. Jean-Claude Seguin
Verso Trad. Patrice Cazal

La réorganisation conduit Arthur Grünewaldt, le concessionnaire pour la Russie, à prendre la place de Paul Decorps, auprès de Marius Chapuis. C'est à la fin du mois de mai que Paul se retrouve en Ukraine et en Crimée pour quelques jours. Au cours de ce bref séjour, il est conduit à repasser dans certaines villes où il a déjà présenté le cinématographe, il pousse même jusqu'en Moldavie, comme il l'a déjà fait quelques mois auparavant, pour organiser des séances à Kitchinev, et fait un bref passage à Sebastopol, dans la presqu'île de Crimée.

La Russie (juillet-août 1897)

En juillet 1897, Paul Decorps, accompagné d'Arthur Grünewaldt, entreprend le plus long trajet qui le conduit de Sébatopol à Ekaterinbourg, 3366 verstes écrit-il sur sa carte de Russie, soit 3590 kilomètres, pour atteindre la ville la plus orientale qu'il a visitée. Il s'agit en réalité de rejoindre Moscou, après avoir présenté le cinématographe le long de la ligne du transsibérien, à Nijni Taguil, Perme (Perm), Kazan et Nijni Novgorod. Les séjours dans ces villes varient entre dix et quinze jours. Il retrouve, à plusieurs reprises Marius Chapuis, en particulier à Kazan où les attend une bonne surprise :

Le 17-5 juillet à midi nous arrivons à Kazan. Là il y avait déjà un autre appareil qui y travaillait. C'était [Perruisseau] et Klein. Nous faisons bon ménage ensemble. Nous ne pouvions pas partir d'ici, ne sachant pas où aller, nous attendions les ordres d'Arthur. Nous attendions impatiemment même. Le dimanche en allant souper après le théâtre avec les types, Decorps m'appelle dans la rue. Il venait d'arriver avec Arthur et ils nous cherchaient (réception d'Arthur me voyant avec ses ennemis). Decorps et moi passons la nuit avec nos copains, car nous devions partir le lendemain sans savoir où.


CHAPUIS 1896-1897.

Au-delà des contraintes imposées par le concessionnaire, des liens d'amitié se sont noués et, même si [Perruisseau] et Charles Klein ont déserté la concession, les relations restent toujours aussi bonnes entre les opérateurs. La réaction d'Arthur Grünewaldt est naturellement bien différente. On remarque d'ailleurs que les opérateurs ne sont guère associés aux décisions et qu'ils ignorent bien souvent de quoi est fait le lendemain. Après une simple halte à Moscou, Paul Decorps revient en Ukraine où il présente à nouveau le cinématographe à Kharkov et à Kiev.

Le grand événement de ce mois d'août 1897 ce sont évidemment les fêtes de l'Alliance franco-russe avec l'arrivée du Président français Félix Faure. Ces fêtes représentent un enjeu politique et diplomatique essentiel dans l'Europe du de la fin du XIXe siècle et l'alliance entre les deux nations, une tentative de contracarrer et de contourner la Triplice (Empire allemand, Autriche-Hongrie et Royaume d'Iatlie). Grâce à une lettre envoyée par Marius Chapuis à ses parents, nous connaissons pas le menu les détails et le rôle de Decorps au cours de ces journées :

Je vais vous donner quelques détails sur le voyage du président de la R. F. et de Paul Decorps à Pétersbourg. Je ne vais pas m’étendre beaucoup car les journaux vous en apprendront plus que je puis le faire, et puis du reste je ne sais pas grand-chose, je n’ai vu Decorps qu’un jour, de telle sorte qu’il n’a pas eu le temps de bien m’en raconter. Mais enfin, en général, voilà ce que je puis vous dire. D’abord le temps a été abominable, il n’a pas cessé de pleuvoir. L’accueil fait aux Français a été très sympathique ; pas tant celui du gouvernement russe que celui de la population pétersbourgeoise. D’abord comme décoration, la ville n’avait fait que très peu par elle-même, ce sont les habitants qui avaient pavoisé. Pour résumer l’accueil fait aux marins français je n’ai qu’à vous dire ce que m’a raconté Decorps de lui-même. Il était marin là-bas, il se faisait passer comme tel, puisqu’il était toujours avec eux. Quand ils rentraient dans un établissement quelconque, ils ne pouvaient plus en sortir, leur table était toujours garnie de champagne, tout le monde, les officiers russes surtout, leur en envoyaient, et il fallait trinquer et boire aux sons de la marseillaise et l’hymne russe, ce qu’ils en ont bu paraît-il (d’abord en Russie, il se boit bien plus de champagne qu’en France, je vous conterai ça de vive voix plus tard). Ils ne pouvaient pas faire un pas dans les rues, ils étaient portés. En somme pendant tout le temps que Paul est resté là-bas, il ne s’est pas déshabillé, ni couché. Pour ce qu’il y était allé faire, ça n’a pas bien réussi par rapport au mauvais temps. Que voulez-vous photographier quand il pleut, du reste beaucoup étaient dans les mêmes conditions qu’eux : Promio était là-bas avec un appareil. Il n’a pas eu de chance lui, Decorps lui a vu prendre 2 vues, les 2 bandes ont cassé. Notre ex-collègue de Pétersbourg, Mathieu prenait des vues aussi. Lui est toujours à Pétersbourg.


Marius Chapuis, Lettre,Kiev, 1 septembre 1897.

Le retentissement de cet événement est immense et tous les pays vont en rendre compte. La maison Lumière y a envoyé le responsable du cinématographe à la Société des Papiers et Plaques Photographiques, à savoir Alexandre Promio. Dans le catalogue commercial de l'entreprise, quatorze films sont retenus, même si nous savons que le nombre de prises de vues a été beaucoup plus élevé.

L'Ukraine (août-[octobre] 1897)

C'est en Ukraine que revient Paul Decorps avec son complice Marius Chapuis. Ils y organisent de nombreuses séances tant à Kiev qu'à Odessa.

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Kiew, Club des négociants (c. 1910) [D.R.]

Mais ils vont se concentrer davantage sur la presqu'île de Crimée où ils mettent sur pied de nombreuses séances, multipliant les voyages entre Sébastopol et Simféropol, en particulier, et se rendant également à Yalta et Théodosia. Comme chaque fois, Paul Decorps a indiqué, en verstres, les distances qui séparent les villes les unes des autres... On peut imaginé que cet employé des P.L.M. doit porter une attention toute spéciale aux trains russes et la minutie avec laquelle il s'applique à tracer les lignes qu'il a parcourues trahit incontestablement un réel intérêt pour les chemins de l'empire des tsars. 

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Fêtes franco-russe, août 1897
© col. Jean-Claude Seguin

Théâtre du jardin du Club des négociants
Samedi 23 et dimanche 24 août 1897
UNE NOUVELLE SENSATIONNELLE
Pour la 1re fois seront montrées

LES CÉRÉMONIES FRANÇAISES EN RUSSIE
Départ de Félix Faure de Dunkerque
Arrivée de Félix Faure à Peterhoff
L'Amiral Gervais
SON ALTESSE L'EMPEREUR NICOLAS II et le Président Félix Faure se dirigent vers le palais de SON ALTESSE
Les gardes à cheval vont à la rencontre de LEUR ALTESSE et du Président Félix Faure
L'EMPEREUR près du Jardin d'été
Le cinématographe Lumière à Pétersbourg et bien d'autres choses

Toutes ces images ont été prises par le CINÉMATOGRAPHE
LUMIÈRE à Peterhoff et à Petersbourg les 11,12,13
août 1897

Programme en 5 parties. Plus de 100 films. Une masse de nouveautés
DÉBUT À 9 HEURES DU SOIR 

Les gens qui ont pris leur billet au théâtre ne payent pas l'entrée du jardin. Les billets sont vendus à la caisse du théâtre de 10 à 2 heures et à partir de 5 heures du soir

 Illisible 22 août 1897 Kiev illisible

Trad. Patrice Cazal

 

Dernières années (1897-1914)

Ce jeune homme de vingt-et-un ans va devoir accomplir ses obligations militaires à son retour car il y a échappé en 1896 en raison de son départ pour la Russie. Il erst incorporé, le 15 novembre 1897, au 60e régiment d'infanterie, stationné à Belley, où il obtient un certificat de bonne conduite. Il passe dans la réserve le 1er novembre 1897. Quelques années plus tard, il épouse, en 1903, il épouse Marguerite Pierron dont il a un fils, Henri. La fin de Paul Decorps, mort pour la France, est sembable à celle de ces millions de soldats tombés au champ d'honneur. Chef d’une section cycliste au début de la Grande Guerre, il va perdre la vie dans les circonstances suivantes :

Le 28 novembre 1914 étant en reconnaissance seul dans un bois pour déterminer l'emplacement des tranchées ennemis a été grièvement blessé d'une balle au ventre. Resté sur le sol jusqu'à la tombée de la nuit, n'a consenti à se laisser relever par les hommes venus à son secours qu'après avoir donné ses ordres pour qu'il fût rendu compte à son colonel du résultat de ses observations.


Archives de l'aIn, "Paul Decorps", 1R0085, matricule 453, 1896.

 Le lendemain, il décède à l'hôpital de Belfort.  

Il a envoyé sa dernière lettre à son épouse, sa "Bien chère Guite", l'avant-veille, le 27 novembre où l'on peut y lire ces mots :

La santé est toujours excellente et si on pouvait seulement fixer la date à laquelle ce sera fini, tout irait bien.


Paul Decorps, Lettre à Marguerite, 27 novembre 1914. (Fonds Decorps)

Sources

CHAPUIS Marius, Souvenir de voyages en Russie commencés le 24 mai 1896 terminés le octobre 1897  (manuscrit)

CHAPUIS Marius, Mes chers parents, 1 septembre 1897, Kiew.

Remerciements

Nous remercions les descendants de Paul Decorps qui nous ont autorisé à reproduire les documents ayant appartenu à l'opérateur des frères Lumière.

Nous remercions également Patrice Cazal, pour les traductions du russe, et le site Freelang.

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04/1896-07/1896 France Marseille   Cinématographe Lumière
09/07/08/1896 Russie Saint-Pétersbourg 46, Perspective Newsky Cinématographe Lumière
17/08-07/10/1896 Russie Odessa Théâtre russe Cinématographe Lumière
07/10 ¦ 05/11/1896 Russie Nicolaïev Théâtre Cheffera Cinématographe Lumière
05/-08/11/1896 Russie Kherson   Cinématographe Lumière
08/-09/11/1896 Russie Odessa   Cinématographe Lumière 
09/-10/11/1896 Russie Kherson   Cinématographe Lumière 
11/-21/11/1896 Russie Odessa   Cinématographe Lumière 
21/-25/11/1896 Russie Kherson   Cinématographe Lumière
25/-27/11/1896 Russie Odessa   Cinématographe Lumière
27/11-07/12/1896 Russie Nicolaïev   Cinématographe Lumière
09-25/12/1896 Russie Odessa   Cinématographe Lumière 
25-27/12/1896 Russie  Kiev Théâtre Solostzof  Cinématographe Lumière
> 27/12/1896 Russie Kitchinev   Cinématographe Lumière
> 27/12/1896 Russie Odessa   Cinématographe Lumière 
> 27/12/1896 Russie Kharkov   Cinématographe Lumière
>27/12/1896-03/02/1897 Russie Kiev   Cinématographe Lumière 
03-11/02/1897 Russie Chernikov   Cinématographe Lumière
11-16/02/1897 Russie Kiev Théâtre Solostzof Cinématographe Lumière
16/02-23/03/1897 Russie Rostov Théâtre Asmalov Cinématographe Lumière
23-28/03/1897 Russie Ekaterinodar   Cinématographe Lumière 
29/03-02/04/1897 Russie Novotcherkassk   Cinématographe Lumière 
02/04/1897 Russie Rostov   Cinématographe Lumière 
04/1897-05/05/1897 Russie  Tiflis   Cinématographe Lumière
≥05/05/1897-[05/1897] Russie Ekaterinoslav   Cinématographe Lumière
05/1897-26/05/1897  Russie Poltava   Cinématographe Lumière
26->26/05/1897 Russie Odessa   Cinématographe Lumière 
>21/05-<11/06/1897 Russie Kitchinev   Cinématographe Lumière 
>21/05-<11/06/1897 Russie Nicolaïev    Cinématographe Lumière 
11-13/06/1897 Russie Odessa   Cinématographe Lumière 
>13-15/06/1897 Russie Sébastopol   Cinématographe Lumière
27->27/06/1897 Russie Ekaterinbourg   Cinématographe Lumière
09-10/07/1897 Russie Nijni Taguil   Cinématographe Lumière
>10-<18/07/1897 Russie Perm   Cinématographe Lumière 
17-19/07/1897 Russie Kazan   Cinématographe Lumière
20-21/07/1897 Russie Nijni Novgorod    Cinématographe Lumière 
21/07/1897 Russie Moscou   Cinématographe Lumière
23/07-06/08/1897 Russie Kharkov Jardin concert, Bavaria cirque  Cinématographe Lumière 
06-19/08/1897 Russie Kiev Club des négociants  Cinématographe Lumière
>19/08/1897 Russie Saint-Pétersbourg   Cinématographe Lumière 
[08/1897]-[08/1897] Russie Gitomir   Cinématographe Lumière 
[[08/1897]-[08/1897] Russie Saint-Pétersbourg    Cinématographe Lumière
[08/1897]- ≥10/09/1897 Russie Kiev   Cinématographe Lumière 
17-21/09/1897 Russie Kitchinev    Cinématographe Lumière 
21-23/09/1897 Russie Simféropol    Cinématographe Lumière
23-24/09/1897 Russie Sébastopol   Cinématographe Lumière
24/-25/09/1897 Russie Simféropol    Cinématographe Lumière 
25-26/09/1897 Russie Sébastopol   Cinématographe Lumière
26-29/09/1897 Russie Simféropol   Cinématographe Lumière
29-30/09/1897 Russie  Sébastopol    Cinématographe Lumière 
30/09-02/10/1897 Russie  Théodosia     Cinématographe Lumière 
03-05/10/1897 Russie  Yalta   Cinématographe Lumière 
06/10/1897 Russie Odessa   Cinématographe Lumière 

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