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GRUPO DE REFLEXIÓN SOBRE EL MUNDO HISPÁNICO

PAU

Jean-Claude SEGUIN

Pau, ville des Basses-Pyrénées (France), compte 33 111 habitants (1894).

1896

Le Technitographe (Place Royale, 25 octobre-11 novembre 1896)

pau cafe champagneL.L., Pau-Le Café Champagne
© Bibliothèque Intercommunale Pau-Pyrénées

En provenance d'Agen (septembre) et de Biarritz (septembre-octobre), arrive vers la fin du mois d'octobre, un appareil cinématographique, le Technitographe :

La Société du Technitographe de Paris nous informe qu'elle va commencer ses séances de projections animées demain dimanche, place Royale près le Grand Café Champagne.
Cette stupéfiante invention qui consiste à reproduire les mouvements de la vie par la photographie a émerveillé Paris et le monde entier : elle aura certainement un grand succès de curiosité à Pau, car c’est un spectacle aussi moral qu'instructif, et le plaisir des yeux y ajoute aussi un grand attrait.


Le Patriote des Pyrénées, Pau, dimanche-lundi 25-26 octobre 1896, p. 2.

Un autre journal local reprend l'information et annonce l'inauguration sur la place Royale pour le dimanche 25 octobre :

Le Technitographe à Pau
Nous sommes heureux de pouvoir enfin annoncer à nos lecteurs que Pau va aussi connaître la merveilleuse découverte qui a fait courir tout Paris cette année et qui a impressionné tout le monde scientifique dans toutes les latitudes.
Nous voulons parler de la photographie animée par le Technitographe dont la Société va commencer ses séances demain dimanche, place Royale, près du grand Café Champagne.
Ce sera un régal des yeux en même temps qu'une des surprises de la science.


L'Indépendant des Basses-Pyrénées, Pau, dimanche-lundi 25-26 octobre 1896, p. 2.

Quelques jours plus tard, la presse présente le premier programme du technitographe composé de vues du répertoire Méliès : 

Le Technitographe — Nomenclature des vues présentées au public pour les séances du jeudi 29 octobre à 5 heures et à 9 heures du soir par la Société du Technitographe :
Un train express arrivant en gare de Vincennes ;
Le 76e de ligne se rendant à la revue du 14 Juillet à Paris ;
Le Jardinier arrosant son jardin (scène comique) ;
Un sauvetage en Seine ;
Dessinateur faisant le portrait de M. Thiers ;
Danse de la Loïe-Fuller en couleurs.

Le Patriote des Pyrénées, Pau, jeudi 29 octobre 1896, p. 2.

Peu après, deux nouvelles vues sont présentées :

Séance du Technitographe. (PLACE ROYALE), pour la journée de demain dimanche 1er novembre :
Un train express arrivant en gare de Vincennes.
Le 76me de ligne se rendant à la revue du 14 juillet à Paris.
Jardinier arrosant son jardin.
                          ¦ Leçon de gymnastique dans un lycée de jeunes filles.
Vues nouvelles ¦
                          ¦ 
Bains de mer sur la plage de Biarritz.

Danse de la Loïe-Fulleren couleurs.


Le Mémorial des Pyrénées, Pau, dimanche 1er et lundi 2 novembre 1896, p. 3.

L'annonce de la bande d'actualité relative au voyage du Tsar à Paris est amplement commentée par la presse paloise : 

Société du Technitographe de la place Royale
C'est le Technitographe qui a été l'avant-coureur des distractions qui seront offertes durant la saison hivernale aux membres de la colonie étrangère et aux habitants de Pau.
Déjà, ils sont nombreux ceux qui ont été émerveillés des vues si étonnamment pleines de vie qui nous ont été présentées à la place Royale ; plus nombreux ils seront encore, nous en avons la conviction, quand nous aurons annoncé qu'à dater de demain il nous sera donné de voir, dans le premier carrosse, l'empereur et l'impératrice de Russie avec M. Félix Faure précédés et suivis d'une escorte aussi impressionnante que brillante.


Le Mémorial des Pyrénées, Pau, samedi 7 novembre 1896, p. 4.

L'information est reprise par d'autres journaux :

LE TECHNITOGRAPHE
de la Place Royale
La Société du technitographe nous fait savoir qu'elle vu réaliser sa promesse, en nous conviant à voir un des épisodes de la venue du Tzar à Paris.
C'est demain qu'on pourra voir le tzar, la tzarine, et le Président de la République se rendant à Versailles dans le même carrosse, brillamment escorté.


L'Indépendant des Basses-Pyrénées, Pau, samedi 7 novembre 1896, p. 3.

Grâce à un article publié par Le Patriote des Pyrénées nous apprenons que le cinématographe lui-même, le technitographe, est un appareil "Méliès et Rolos [sic]". Georges Méliès et Lucien Reulos ont collaboré, avec Lucien Korsten, pour la réalisation du kinétograph :

[...] Le Cinématographe de M. Lumière et le Technitographe (appareil Méliès et Rolos) sont, actuellement, les derniers perfectionnements de l'application de la photographie animée. [...] Depuis quelque temps un appareil de ce genre, le Technitographe, fonctionne dans notre ville, Place Royale, et attire chaque jour, à ses séances, un nombreux public. S'il diffère quelque peu, quant au dispositif lui-même et son fonctionnement, du Cinématographe de M. Lumière et du kinetoscope, le principe est rigoureusement le même. On y trouve toujours une bande pelliculaire mesurant plusieurs mètres de long, 15 ou 20, et environ 5 centimètres de hauteur et sur laquelle se trouvent les épreuves positives de photographies, prises à des intervalles variant entre 1/13 et 1/15 de seconde. Cette bande est enroulée sur une bobine, A mesure que celle-ci se déroule, avec une vitesse égale à celle que possédaient les objets au moment où ils ont été fixés par la photographie, les épreuves viennent se présenter à la hauteur d'un disque mobile devant lequel elles demeurent juste le temps nécessaire, c'est-à-dire 1/ 13 ou 1/15 de seconde, démasquées ou cachées tour à tour par un cran mobile. Malgré ces à-coups, l'œil du spectateur, à cause de la persistance des Impressions lumineuses sur la rétine, n'aperçoit en réalité que des images immobiles et ne peut distinguer, tant il est rapide, le passage des noirs qui coupent chaque projection.
Il est impossible d'imaginer la précision, la réalité vraiment surprenantes avec lesquelles - au milieu du silence le plus saisissant - sont représentés certains actes, certaines manifestations de la vie courante. Quelques scènes sont particulièrement remarquables : l'arrivée d'un train express en gare de Vincennes, où l'on voit le train stopper, les voyageurs descendre, et se bousculant, réclamer leurs bagages, assaillir le chef de gare, les employés, affolés, se multipliant à droite et à gauche, etc...
Ajoutons que le Technitographe reproduit, en couleurs, les évolutions dansantes de la Loïe Fuller et que ceci est un perfectionnement de plus. C'est un acheminement vers la combinaison de ce dernier appareil avec le Cyclorama électrique de M. Chase de Chicago, combinaison qui donnerait des résultats véritablement stupéfiants. Et qui sait ? L'Exposition de 1900 ne nous réserve-t-elle pas cette merveilleuse surprise ?
G. G.


Le Patriote  des Pyrénées, Pau, dimanche-lundi 8-9 novembre 1896, p. 1.

Pendant la foire, les projections s'interrompent sur la place Royale et reprennent au café Gil.

Le Technitographe (Café Gil, 12-23 novembre 1896)

Les séances organisées place Royale doivent s'interrompre à cause de la foire et reprennent au café Gil, à l'entrée de la foire :

Le Technitographe
La Société du Technitographe nous prie d'informer nos lecteurs que, pour la durée de la foire, elle transfère le lieu de ses séances au café Gil, dans une salle spécialement aménagée.
Le Tsar à Paris est les autres vues si vivantes que nous avons pu admirer Place Royale, amèneront certainement une grande affluence de curieux au café Gil.
Notons qu'exceptionnement, pour la foire, le prix général sera de 50 centimes, sauf pour les places réservées dont le prix reste fixé à un franc.
Entrée par la Haute-Plante ; entrée spéciale et indépendante rue de Bordeaux.


Le Mémorial des Pyrénées, Pau, jeudi 12 novembre 1896, p. 3.

L'information est renouvelée quelques jours plus tard :

Photographies vivantes par le Technitographe
Nous rappelons à nos lecteurs que les séances des merveilleuses projections de photographies animées sont en ce moment encore, à la Haute-Plante, au café Gil.
Rien n'est plus récréatif que d'aller passer un moment dans la salle réservée spécialement à ces expériences du plus haut intérêt scientifique.


L'Indépendant des Basses-Pyrénées, Pau, dimanche-lundi 15-16 novembre 1896, p. 2.

Avant la fin de la foire, le retour du technitographe à la place Royale est annoncé :

Technitographe.-De même que nos plus grandes villes, Pau a la bonne fortune de pouvoir connaître les merveilles de la cinématographie (photographies animées.)
La technitographie, en effet, qui de la place Royale à la Haute Plante n'a cessé d'attirer un public nombreux et charmé, peut passer pour le dernier mot de la science appliquée à la photographie, et les étrangers, nos hôtes de cet hiver, auront une charmante distraction à ajouter à celles qui leur sont déjà offertes.
Nous apprenons que prochainement le technitographe quittera la Haute Plante pour regagner la place Royale, qu'il n'avait quitée qu'à cause de la foire de la Saint-Martin.


Le Mémorial des Pyrénées, Pau,vendredi 20 novembre 1896, p.  3. 

La Gazette béarnaise fait paraître un bref article avec deux titres dont on ignore l'origine. S'agit-il de titres "manipulés" ou d'effets d'annonce ? Toujours est-il que le reste de la presse paloise ne reprend pas ces titres.

LA FOIRE
[...]
PHOTOGRAPHIE ANIMÉE: Cinématographe et technicographie [sic]. Tableaux vivants par l'électricité: Revue du Tzar, Arrivée du Sud-Express à Pau, etc. Prochainement: Départ pour la chasse au renard. Tous les jours au Café Gil-Laporte.


Gazette béarnaise, Pau, du 22 au 29 novembre 1896, p. 2.

Juste avant de retourner place Royale, le technitographe accueille les élèves de l'Immaculée Conception :

Le Technitographe.-C'est décidément un grand succès et de bon aloi, que la projection vivante des hommes et des choses par la Technitographie.
Hier encore, les séances étaient données au Café Gil, où nombre de familles se sont rendues pendant la durée des foires ; les élèves de l'Immaculée Conception, sous la conduite de leurs professeurs, sont venus admirer cette découverte si merveilleusement scientifique.
A dater d'aujourd'hui, c'est de nouveau Place Royale que reprendront les séries de séances de Technitographie.
Nous en avisons les retardataires.


Le Mémorial des Pyrénées, Pau, mardi 24 novembre 1896, p. 3.

Le Technitographe (Place Royale, 24 novembre-9 décembre 1896)

Dès le 24 novembre, le technitographe s'installe à nouveau sur la Place Royale :

Séances du Technitographe
Après un très vif succès de curiosité, pendant la durée de la foire, au Café Gil, les séances de la Société du Technitographe vont revivre dans le local de leur premier début: la Place Royale. C'est là que l'on pourra voir chaque jour les projections si vivantes de la Technitographe.


L'Indépendant des Basses-Pyrénées, Pau, mardi 24 novembre 1896, p. 3.

Des modifications sont introduites dans l'organisation des séances à la fin du mois de novembre:

Les photographies animées du Technitographe
A dater de ce jour, les séances auront lieu aux seules heures très précises de 3 heures et 4 heures, Place Royale. Les séances du soir seront supprimées, mais aux dites séances de l'après-midi, en sus de ceux habituels, il sera ajouté deux tableaux sans augmentation de prix.
Que ceux de nos lecteurs qui n'ont pas encore vu cette si étonnante découverte, ne craignent pas de se rendre Place Royale; ils en reviendront charmés.
Des séances particulières sont données pour les personnes qui désireraient se réunir seules.


L'Indépendant des Basses-Pyrénées, Pau, dimanche-lundi 29-30 novembre 1896, p. 3. 

Toutefois, une séance du soir est rétablie :

Le Technitographe
On nous prie d'annoncer que la séance de 9 heures du soir est rétablie, (Place Royale).


L'Indépendant des Basses-Pyrénées, Pau, mardi 1er décembre 1896, p. 3.

Une information non dénuée d'intérêt indique que ladite " Société du Technitographe " non seulement s'occupe de projeter les films, mais qu'elle est également en mesure de commercialiser l'appareil dès les premiers  jours de décembre :

Le Technitographe où les photographies animées (Place Royale).
Les nouvelles vues présentées aux séances du jour et du soir ont un succès très légitime et attirent les premiers étrangers arrivés dans notre station hivernale.
Des séances particulières peuvent être données par la Société du Technitographe, qui va pouvoir aussi, dans peu de jours, livrer les premiers appareils aux personnes qui désireraient en acquérir.


Le Mémorial des Pyrénées, Pau, vendredi 4 décembre 1896, p. 3.

Peu après, la Société du Technitographe annonce son départ prochain :

Séances du Technitographe de la Place Royale.-Nous sommes priés d'informer nos lecteurs et le public que les séances de photographies animées vont subir une interruption.-En effet, en attendant que la colonie étrangère devienne aussi nombreuse qu'on l'annonce, la Société du Technitographe suspend ses séances de la Place Royale pour les présenter dans la salle du Théâtre d'Oloron, où nombre de personnes ont manifesté le désir de voir Oloron profiter du voisinage de Pau, pour avoir dans la région la primeur de cette merveilleuse découverte.
Il n'y aura donc, plus momentanément, à Pau, de séances que jusqu'au milieu de la semaine, c'est-à-dire jusqu'à mercredi inclus.
Nous rappelons que la Société va mettre en vente les premiers appareils livrés au public: pour toute demande, s'adresser au bureau du Journal, ou au directeur de la Société, Place Royale.


Le Mémorial des Pyrénées, Pau, dimanche 6 décembre 1896, p. 3.

La dernière séance a donc lieu le mercredi 9 décembre :

Le Technitographe (Place Royale).
Les séances de photographies animées seront suspendues à dater de jeudi prochain, la société du Technitographe se transportant pour quelques jours à Oloron.
Jusqu'à jeudi, séances du jour et du soir avec projections vivantes de nouveaux tableaux.


L'Indépendant des Basses-Pyrénées, Pau, dimanche-lundi 6-7 décembre 1896, p. 3.

Quelques jours plus tard, le samedi 12 décembre, le Théâtographe offre des projections à Oloron-Sainte-Marie.

Répertoire (autres vues) : Couronnement de la rosière de Montreuil (Le Patriote des Pyrénées, Pau, 30 octobre 1896, p. 2.), Leçon de gymnastique dans un lycée de jeunes filles à ParisBains de mer sur la grande plage de Biarritz (Le Patriote des Pyrénées, Pau, 1er-2 novembre 1896, p. 2), Enfants jouant sur le bord de la mer (Le Patriote des Pyrénées, Pau, 6 novembre 1896, p. 3), Le  Boulevard  des Italiens  (Francisque Sarcey  passe  par hasard) (Le Patriote des Pyrénées, 8-9 novembre 1896, p. 2).

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