GUADELOUPE

Jean-Claude SEGUIN

La Guadeloupe, à la différence de sa sœur la Martinique, ne va connaître le cinématographe que tardivement et les Guadeloupéens, au cours des dix premières années de sa diffusion, n'ont qu'exceptionnellement la possibilité de voir des images animées. À cela il peut y avoir sans doute plusieurs raisons, d'ordre géographique, social ou politique. Située au Nord des petites Antilles, l'île est moins bien desservie que d'autres, dont la Martinique, par les compagnies maritimes. En outre, avant la catastrophe qui rase Saint-Pierre, le 8 mai 1902, le petit Paris des Antilles connaît une vie culturel intense, les troupes de théâtre et les artistes lyriques font de la ville une halte obligée dans leur tournée caribéenne.  En revanche, il n'y a point de théâtre à Pointe-à-Pitre pour accueillir les artistes depuis l'incendie de 1881 qui a ravagé l'ancien théâtre. Lorsque l'on sait que les tourneurs utilisent fréquemment les circuits des salles, cela explique aussi le retard avec lequel la Guadeloupe découvre le cinématographe. En effet les Guadeloupéens doivent attendre 1901 pour découvrir les images animées. La vie à la Pointe-à-Pitre, et moins encore à Basse-Terre, n'est que rarement rythmée par les activités culturelles.

1896

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