LES CORNIER-MENESCO

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LES CORNIER-MENESCO

Dans leurs danses cosmopolites au jardin de Paris

PAT 1901-01 

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1 Pathé 247-769/779-787 (1901)  
2 n.c.  
3 ≤ 03/1901  
4 FranceParis  

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cornier-menesco

CORNIER-MÉNESCO

FANTAISISTES COMIQUES DANSEURS

Peu d'artistes ont un travail aussi bien réglé que les élégants fantaisistes dont nous allons entretenir nos lecteurs. Daniel Cornier naquit à Lyon ; tout jeune, la danse était sa passion favorite, ses pas faisaient l'admiration de tous ceux qui l'entouraient. Nouveau Vestris, il étudiait sans cesse des pas pleins de grâce et d'originalité. L’âge d'être soldat étant venu, notre troupier n'abandonna pas pour cela la chorégraphie, et durant ses quatre ans de service militaire, il donna souvent des représentations en ville avec costumes, ce qui le fit même casser de son grade de caporal, après huit mois de présence sous les drapeaux. Pensez donc un caporal, danser en public, c'est grave, très grave !… ou plutôt c'est immense , comme disait si comiquement le bon gros et excellent Daubray. Bien qu'ayant fait toutes ses classes comme danseur à l'école de Lyon pour occuper un brillant emploi au Théâtre faisant peu d’engagements chorégraphiques pour les hommes.
Ce fut dans un petit établissement de l'avenue de Clichy, qui s'appelait le Concert Moderne, qu'il fit ses débuts en 1886. Son succès fut immense, toujours comme disait le bon Daubray, au point que M. Cassonnet, un connaisseur, alors directeur des Folies de Belleville, l’engagea immédiatement. Mme Allemand, directrice de l'Eldorado et de la Scala, le remarqua le soir d'une première de Revue dans laquelle il était tout à fait en dehors et lui fit des offres pour l'Eldorado. Il y resta trois ans consécutifs, faisant l’impossible pour trouver du nouveau, ce qui est excessivement difficile dans ce genre, car les chansons de comiques danseurs ont généralement le tort d'avoir toutes la même note. Ce fut à ce Concert qu'il créa ses principaux succès ; les citer tous serait beaucoup trop long, nous nous contenterons d'en énumérer les principaux, qui sont : Le Touriste danseur, Les Sauteurs, Le Danseur classique, Un Ballet raté, Chez la Marquise, Dans Paris, Le Mousse en bordée, et cent autres environ, qui demeurent dans tous les répertoires d'artistes similaires. En quittant l'Eldorado, il va se faire acclamer chez nos bons amis les Russes, il demeure durant quatre ans dans cette France du Nord, revient à Paris et ramène avec lui une ravissante Russe, Mlle Medoutchenkoff, avec laquelle il monte un travail nouveau, plein d'originalité et des plus élégants. Cette jeune et jolie artiste se fit applaudir elle-même, seule, dans différents grands concerts, notamment aux Ambassadeurs, dans La Revue des Demi-Vierges, de notre confrère Jean Darc, où elle excellait dans un quadrille original en compagnie des Edoardo-Monition et de Mlle Florentiny. Cornier-Ménesco ont ensemble plusieurs créations, ce sont des scènes à transformations à danses avec chant, scènes de pantomimes, imitations avec chorégraphie pour finir. Cette association d'artistes forme le numéro le plus charmant qu'il soit possible de voir, la gaieté de bon goût y coudoie la richesse des costumes et l'originalité fin de siècle. Du reste, tous ceux qui ont été à même de les applaudir comme ils le méritent, partagent en tous points mon opinion à leur égard.
Constant Saclé. 


L'Écho des jeunes, Paris, 15 novembre 1896, p. 1

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