MARIAGE DE RAISON

Coucher de la mariée 

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Coucher de la mariée

Nous représentons Mlle Willy, créatrice du Coucher de la Mariée à l’Olympia. Cette scène, qui a obtenu un si grand succès auprès du public parisien est fidèlement reconstituée dans cette vue.

PAT 1900-01

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1 Pathé 397 (1900). 350 (1901-1902).  
2 Charles Pathé Louise Willy. Henri Desfontaines 
 
LE CINÉMA D'AVANT-GUERRE.
Dans la loge d'Henri Desfontaines.-Comment en 1902 on débutait devant l'objectif.
Du théâtre Antoine à Vincennes. De Ch. Pathé à A. Capellani.
Deux minutes plus tard, j'étais en tête-à-tête avec H. Desfontaines dans sa loge nue comme une cellule de chartreux.
[...] c'est en 1902 que je me suis trouvé pour la première fois en face d'un appareil de prise de vues cinématographiques. J'étais au théâtre Antoine, mais, avant d'être le pensionnaire du fondateur du Théâtre Libre, j'avais créé aux Folies-Bergère, à côté de Thalès, une pantomime de Catulle Mendès : Chand d'Habits. C'est sans doute à cette création dans une œuvre dont on avait beaucoup parlé que je dus d'être convoqué pour être le partenaire de Louise Willy dans un film dont elle devait être la vedette. Louise Willy était une jolie fille blonde et grassouillette qui depuis plusieurs mois faisait courir tout Paris à l'Olympia où elle jouait une courte pantomime, Le Coucher de la mariée, qui semblait alors être le comble de l'audace et qui nous apparaîtrait aujourd'hui comme une saynète d'une insignifiance insupportable. C'était cette pantomime qui allait être portée à l'écran !... Vous voyez que déjà à cette époque on empruntait au théâtre —et au music-hall — leurs plus grands succès pour en faire des films. J'acceptai naturellement la proposition qui m'était faite et, au jour, fixé je me rendis à l'adresse qui m'avait été donnée : 4, rue du Polygone, à Vincennes. Le local qui allait voir mes débuts dans l'art cinématographique était un quelconque atelier de photographe situé au 4e étage d'un immeuble semblable à tous ceux qui l'entouraient. Il y avait un appareil de prise de vues devant lequel Louise Willy joua la pantomime qu'elle jouait chaque soir sur la scène de l'Olympia, comme elle la jouait chaque soir et sans paraître se douter qu'elle aurait pu la jouer différemment. Mon rôle se bornait à quelques apparitions. Je m'en acquittai en imitant la belle indifférence que ma partenaire éprouvait pour l'avenir de l'art dont nous étions les premiers fidèles et je suis sûr, quand je revois cette scène, que l'opérateur qui tournait la manivelle de l'appareil n'était pas plus clairvoyant que nous... Tenez-vous bien, je vais vous dire son nom : Charles Pathé ! [...].

René Jeanne, "Le Cinéma d'avant-guerre", Ciné Magazine, nº 2, 10e année, février 1930,  p. 22-23.
3 1897 40 m. "Agacé"
4 France. Vincennes  

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