Paul BERTHO

([1882]-1915)

bertho paul portrait

Jean-Claude SEGUIN

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[Paul Bertho]

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Les origines ([1882-1906)

Le cinématographe (1907-)

M. Bertho, bien que jeune (il vient d'avoir trente ans), a une carrière des mieux remplies. Avant de se consacrer au cinématographe où il crée des types extraordinaires, il débuta voilà vingt ans dans les choeurs de l'Opéra.
Bientôt le music-hall l'attire puis il entreprend une tournée sur la Côte d'Azur où il joue l'opérette et l'opéra comique en un acte.
De retour à Paris, il signe un brillant engagmeent aux Ambassadeurs et y reste 7 ans. Entretemps il joue la comédie à Ba-Ta-Clan sous l'artistique direction Chautard-Archaimbaud. Il crée trente-deux revues à Paris et se fait particulièrement remarquer dans celle de l'Appollo Veux-tu basculer par une spirituelle imitation de Santos-Dumont; il est engagé chez Pathé (1907), ne tarde pas à y prendre la première place et reste seul comme premier comique de la célèbre marque.
Il y crée le Calino, le Boireau, de joyeuse mémoire. Doué d'un sang-froid imperturbable, audacieux jusqu'à la témérité, il se fait une spécialité des poursuites et des chutes.
Il crée chez Lux le joyeux Patouillard dont toutes les bandes ont remporté un énorme succès.
Une maison concurrente lui offre un engagement magnifique et nous le verrons bientôt lancer un autre type qui aura auprès du public le même succès que les précédents.
D'un caractère jovial, très serviable, Bertho a su se rendre sympathique à tout le monde.
Les scènes qui ont mis Bertho au premier rang de nos comiques du cinématographe sont les suivantes:
Calino a mangé du cheval
Les Débuts d'une chauffeuse
La Porte
Le Choix d'un fiancé
Boireau perdu par les femmes
Le Suicide de Boireau
, etc. et toujours les aventures de "Patouillard".
Souhaitons au bon camarade, au populaire comique, la continuation de la plus heureuse des carrières et préparons-nous à l'applaudir prochainement dans ses nouveaux films sensationnels.E. F. Le Cinéma, nº 1, 1er mars 1912, p. 2.

 

bertho paul 1912 film revue
Film-Revue, nº12, 28 février 1913.

Et après...

 

L'acteur Bertho qui sait interpréter à merveille les Gavroche, a eu maille à partir avec un lion; dans ce dialogue, le lion faillit avoir le dernier mot et l'on eut beaucoup de peine à lui arracher son interlocuteur avant que ce dernier ne fût tout à fait endommagé.


Le Cri de Toulouse, Toulouse, samedi 12 octobre 1918, p. 11.

Sources

GUIDO Laurent et Laurent LE FORESTIER, "Aux sources du burlesque cinématographique. Les Comiques français des premiers temps", 1895, nº 61, septembre 2010, 320 p. (+ DVD).

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