Albert LÉVY

(Melun, 1882- Paris, 1953)

levy albert portrait

Jean-Claude SEGUIN

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Généalogie à consolider.

Lazare Lévy (-Neuilly-sur-Marne, 19/02/1894) épouse Esther, Mathilde Depaz. Descendance :

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Fils d'un marchand de nouveautés (confectionneur), Albert Lévy "Albertus" naît à Melun en 1882. Son père décède alors qu'il n'a que douze ans. Avant son service militaire, il exerce déjà la profession d'artiste lyrique-dramatique. En novembre 1902, il a maille à partir avec la justice et est condamné à deux mois de prison para la cour d'appel de Rouen. À compter du 16 novembre 1903, il est incorporé au 41e régiment d'infanterie, puis réformé temporairement à partir du 2 février 1904, avec renouvellement jusqu'au 13 janvier 1906, puis passe dans la réserve.

Au cours de cette période, Albert Lévy figure sur la scène du théâtre des Variétés où il côtoie l'actrice Louise, Armandine Duval (Paris 5e, 24/12/1867-Paris 8e, 08/03/1940) connue sous son nom d'artiste "Armande Cassive" et actrice fétiche de Georges Feydeau. C'est grâce à Roméo Bosetti, qui est entré chez Gaumont, en [octobre] 1905, qu'Albert Lévy fait ses premiers pas au cinéma :

Plus loin, dans l'une des salles consacrées à la "Naissance du Cinéma", nous rencontrons un autre personnage, d'époque celui-là, qui paraît sortir des murs et des vitrines.
- Ah ! monsieur, dit-il, que de souvenirs me reviennent devant tout cela !... Je faisais partie de la troupe des Variétés, je jouais avec Cassive, mais dès les débuts du cinéma, je fus entraîné par Roméo Bosetti, puis par Méliès... L'acteur, à cette époque, faisait un peut tous les métiers: décorateur, accessoiriste, opérateur ! J'ai tourné, vers 1904 ou 1905, dix-sept films en un mois. des burlesques, pour la plupart. Et dangereux avec ça ! Il fallait sauter dans la Seine tout habillé, monter contre la façade d'une maison, tomber du deuxième étage... C'était du cinéma d'avant le cinéma !...
Henri Langlois, qui a organisé cette exposition, s'est joint à nous. Il est lui-même si passionné de recherches et de tout ce qui concerne ces primitifs du film qu'on le dirait lui aussi arraché à ces appareils et à ces documents.
-Ce monsieur, me dit-il, fait partie de l'époque Méliès. Il s'appelle Albert Lévy et s'occupe aujourd'hui de tournées théâtrales.


Les Nouvelles littéraires, artistiques et scientifiques, Paris, jeudi 27 janvier 1949, p. 8.

Dans un autre article, Albert Lévy donne quelques détails sur la vie de l'acteur de cinématographe au début du XXe siècle :

L'acteur Albert LÉVY tourne des films depuis près d'un demi-siècle.
[...]
Albert Lévy est un contemporain et, pour mieux dire, un compagnon d'armes de Méliès. Ses débuts devant la lanterne magique remontent à l'époque héroïque des pantomimes bouffones, du modèle de L'Arroseur arrosé.
-En ce temps-là, rappelle Albert Lévy, le doublage n'existait pas pour la vedette, si toutefois le film comportait une vedette. L'arroseur prenait bien et bien le jet d'eau en pleine figure. L'acteur endurait non seulement les tartes à la crème, mais encore les madriers qui lu idégringolaient sur le crâne par suite de la rupture organisée d'un échafaudage.
- Ces sévices valaient-ils un sérieux cachet à qui les endurait ?
- Je touchais, précise Lévy, 50 francs par mois pour une douzaine de films que je tournais. Cinquante francs, sévices compris. Un scénario m'était payé le même prix. Par chance, je cumulais. Du Grand-Guignol, où je jouais les assassins, les sadiques et les fous, je passais à la boîte aux prises de vues, pour faire le pitre.


Ciné-miroir, 26e année, nº 852, 22 août 1947, p. 13.

Il alterne ainsi ses activités théâtrales et le répertoire du Grand-Guignol et ses rôles au cinématographe. Il figure également chez Pathé :

Mais voici le répertoire grand-guignolesque, sous les espèces de M. Albert Lévy, acteur-auteur-directeur, etc... Il nous fait savoir qu'en tournant un film chez Pathé avant la guerre, il fut enterré vivant et qu'il s'en trouva très bien...


Bonsoir, Paris, vendredi 6 décembre 1929, p. 1.

Après la première guerre mondiale, il poursuit sa carrière et fait parfois des apparitions sur l'écran. En 1947, à l'occasion du tournage d'Un flic (Maurice de Canonge), Albert Lévy fait quelques apparitions dans la presse de l'époque.

levy albert 1947 un flic
Dinan et Albert Lévy (Luizet), Un flic (1947)
Nuit et Jour, nº 131, 26 juin 1947, p. 14.

levy albert portrait 02
Albert Lévy
Ciné-miroir, 26e année, nº 852, 22 août 1947, p. 13.

Il décède en 1947.

Sources

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1911

   
  Philémon et Baucis  

1919

   
  Le passé renaît  

1928

   
  L'île d'amour  

1932

   
  Plein gaz  

1935

   
  La Chanson du coeur [Lévy]  

1947

   
  Un flic [préfet de police]  

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