Max BONNET

([1880]-)

Jean-Claude SEGUIN

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Max Bonnet

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Les origines

Max Bonnet

Chez Méliès

M. MAX BONNET.- J'étais au Chatelet, dans la troupe Price, quand j'ai été engagé par MELlES. M!ELIES était un fervent du Chatelet, il y allait. trois par semaine . Quand il nous a vus il s'est dit "j'aurai besoin de ces gars". Le directeur du Chatelet à cette époque là était FONTANES, c"était en ].900.

M. LANGLOIS.- Vous avez travaillé chez MELIES avec Rastrellli ?
M. MAX BONNET. Il est venu chez le concierge du théâtre, il a demandé à voir les clowns, on l'a emmené dans la loge des clowns, qui était tout en haut, comme toujours. Il nous a dit que ce n'était pas difficile, le cinématographe, que nous n'aurioms qu'à faire ce qu'il nous dirait, et qu'on toucherait  20 francs. C'était vingt francs or... On venait, on tournait une scène et on touchait vingt francs. En trois quart d'heures. Et une chose qu'on n'apprenait pas, puisqu'on la connaissait déjà... On ne savait jamais le titre ; on ne se rendait pas compte de ce qu'on faisait, c'était lui Méliès qui faisait ses trucages, ça passait sur deux ou trois surimpressions, on ne savait jamais les titres. On nous hahlllait en arlequins, en diables. C'était au petit studio de Montreuil. Il disait : "Les. diables, par ici, toi tu feras ça, toi autre chose". On voyait une fumée, e t hop... et ça changeait.
M. MODOT.- Ça se bornait surtout à des sauts, des cascades, des choses d'acrobats.
M. MAX BONNET.-On faisait de tout, des choses truquées, des portes tournantes; on lui faisait ses feux follets. Faire les feux follets, ça consistait à courir sur la galerie du haut avec de la pellicule qui brûlait en dessous. On avait chaud, on grillait ; alors plus on courait vite, moins on avait chaud. C'était ça, les faux follets.
Quand on avait fini, il disait, c'est bien, il est quatre heures, on a le temps d'en faire encore une. et on touchait trois louis.
M. MODOT. Il était honnête, le père MELIES.
M. MAX BONNET.-On faisait le photographe qui faisait des blagues, ds trucs qui duraient trente mètres.
Rastrelli travaillait chez MELIES. Il demeurait à Vincennes. Quand MELIES allait à Montreuil, il passait par Vincennes, rue des Laitières, et Rastrelli demeurait au coin de la rue des Laitières. Il le voyait le matin, et lui disait : pour demain j'ai besoin de tes copains, 5, 6, 7 ou 8. Et Rastrelli nous disait ça le soir au théâtre.
Rastrelli a travaillé avec MELIES jusqu'à la guerre de 1914.

Sources

BONNET Max, "Max Bonnet à propos de Georges Méliès", INA. s.d.

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