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Né au sein d'une famille modeste, Paul Gautier, à treize ans, devient apprenti et rejoint, en 1860, la prestigieuse maison de Marc Secrétan (1804-1867), où il poursuit sa formation de mécanicien avec Wilhem Eichens (1818-1894), alors directeur de l'entreprise. Lorsque, six ans plus tard, Eichens crée sa propre affaire (1866) -avec l'aval de Marc Secrétan-, Paul Gautier le suit. Il occupe les fonctions de directeur des ateliers et il dirige, en particulier, l'excution et l'installation du Grand Télescope de l'observatoire de Paris. Il quitte la maison Eichens en 1876 pour s'établir à son compte (24, rue d'Enfer, puis 56, bouvelard Arago). Il s'occupe de la construction d'instruments de geodésie qui équipent de nombreux instruments d'astronomie installés dans le monde. En 1880, lorsque la maladie empêche Eichens de poursuivre ses activités, Paul Gautier fait de lui son associé et rachète (1881) son entreprise. En 1882, Paul Gautier fournit tous les instruments pour les 8 missions de passage de Vénus. En 1885, il réalise la première carte du Ciel. Il est fait Chevalier de la Légion d'Honneur (23 décembre 1889).

Ph. M. Heller, Le cercle méridien Gautier de l'observatoire d'Alger
© CMEP/CRAAG/MAE, 2001

L'invention du cinématographe pousse Paul Gautier a s'intéresser aux appareils de vues animées et il va ainsi déposer un premier brevet pour un "appareil d'enroulement à mouvements alternatifs combinés" (22 avril 1896), puis celui du "zographe" (22 avril 1896).

Paul Gautier, brevet nº 255770 (22 avril 1896) Source: Archives de Paris	Paul Gautier, brevet nº 255773 (22 avril 1896) Source: Archives de Paris

La principale caractéristique du "zographe" est son système d'engrenage qui transforme le mouvement continu en mouvement alternatif. Par ailleurs, il reprend les principes déjà divulgués du cinématographe.

Le dépôt du brevet ne tient pas seulement à l'intérêt scientifique de Paul Gautier pour la nouvelle invention, il est intimement lié à la création de la société l'Optique, fondée précisément le même jour du dépôt du brevet du "zographe", à savoir le 22 avril 1896. Cette dernière a été constituée par François Deloncle, député des Basses-Alpes (auj. Alpes de Haute-Provence). Après avoir acquis les droits d'exploitation des brevets et en avoir déposé une version actualisée, la Société l'Optique va se consacrer à la fabrication de cinématographe et la production de vues animées. Pour réaliser ces dernières, il est fait appel à des cinématographistes qui vont parcourir l'Europe et l'Afrique. L'un des objectifs est de pouvoir présenter ces films à l'occasion de l'Exposition Internationale de Bruxelles qui doit ouvrir ses portes en mai 1897. Paul Gautier, constructeur de l'appareil, fait-il partie des ces opérateurs ? Rien ne permet de le dire. À sa mort, en 1909, c'est l'un de ses élèves G. Prin qui reprend son atelier de construction d'appareils d'optique.

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