Royal Bull Fight at Madrid

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Royal Bull Fight at Madrid

THIS SERIES PRESENTS THE SPECTACULAR EFFECT only. Owing to the total elimination of the cruel scenes associated with the sport, the pictures will not offend the tenderest susceptibility. For a correct representation of a Bull Fight-an unexpurgated series- we refer our patrons to No. 3131 in this Catalogue.
Not for years has Spain seen such a display as the one here represented. The country had been searched for the strongest bulls and its most famous toreadors. The fifteen thousand tickets had been scrambled for and quarrelled over by grandees, officials and officers, and, long before the proceedings began, the Plaza des Toros was packed with the rank, wealth and beauty of Spain. And not of Spain only, for practically all the foreign Princes and Special Missions-with the exception of Great Britain-were present.
The opening pictures show the crowded amphitheatre, tier upon tier of seats densely packed, and an imposing and animated scene is presented as the Royal carriage, with its noble escort, is driven into the arena. It may be noted that such a State Entry has not been made for twenty years. A pleasing effect is given as the Royal party enter their box-every head is turned, and handkerchiefs are waved in acclamation.
The performance begins with a State Parade of all participating in the great show. Most of them are on foot. but there are three gorgeous State coaches occupied by the Cavaliers who are to perform first. Following come the toreadors and other participants, gay in red, white and blue costumes, liberally bespangled.
The trumpet sounds, and the first bull is let loose. The splendidly mounted Cavaliers gallop round him, showing the utmost dexterity in avoiding his attacks, and endeavouring to plant lances in his neck; the torreros, on foot, make the customary play with their mantles, showing all their skill in eluding rushes, and taking the greatest risks with coolness and impunity. A beautiful series, giving grand photographic effects. 
P ress Opinions on the Royal Bull Fight Series.

CUT 1906-11 

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1 Charles Urban Trading Co 3136  
2 Félix Mesguich  
 

LA CORRIDA ROYALE
Sous les ovations de leurs sujets que le récent attentat a rendus encore plus expansifs, le roi et la reine assistent à une « grande corrida ».
Parées du large peigne d’écaille où s'accroche la mantille nationale de dentelle blanche, les Madrilènes sont venues en grand nombre. Comment dépeindre l'aspect d'une arène espagnole un jour de grande course ? Couleur, mouvement, grâce fugitive et passionnée, enthousiasme débordant; c'est l'image même de l'Espagne.
J'ai été autorisé à faire monter un petit échafaudage dans la « talanquère », couloir circulaire séparé de la piste par une cloison de, planches, et dans lequel se réfugient les toréadors lorsqu'ils sont serrés de trop près par l'animal. Après le défilé des cuadrillas et la remise des clés du toril par l'alguazil, on débute par des « corridas à l’ancienne ». On veut sans doute épargner aux souverains la vue du sang.
Hardiesse et élégance. L'agilité du cheval lutte contre la puissance du fauve. Aucun artifice, aucune protection dans le harnachement. Ni œillères, ni caparaçon. Entrée brutale de la bête, attaque des caballeros en plaza qui portent le tricorne et l'habit de cour, arrêt du taureau à la pique.
Quand le toril s'ouvre pour la troisième fois, il en sort un taureau andalou qui, d'un bond, entre en scène. Ébloui par la clarté du jour, il se carre comme de surprise après un galop effréné. Lourd de formes, mais d'une extrême vivacité, il est accueilli par des cris d'admiration. Il jette un coup d'œil d'effarement sur la foule, gratte la terre d'un sabot rageur, semble flairer un mauvais coup; puis il charge à toute vitesse, droit sur la barrière qu'il franchit d'un saut prodigieux...
Une clameur retentit. Dans le personnel de la talanquère, c'est la panique, un « sauve-qui-peut » général. Un homme qui fuit se jette contre ma plate-forme, bouscule le trépied, au moment même où je suis cette scène inattendue dont je ne veux pas perdre le bénéfice.
Sous le choc, l'angle de la caméra vient me frapper violemment sur la bouche, et me brise une dent.
Pour se dégager, le taureau, à coups de cornes, s'attaque maintenant à mon refuge. Le spectacle devient tragi-comique. En un tournemain, je me place en équilibre sur la barrière, prêt à me jeter soit dans l’arène, soit dans le couloir, suivant ce que fera la bête.
Celle-ci parvient cependant à se glisser au-dessous de mon installation. Elle fonce à nouveau sur la piste et s'attaque furieusement à un cheval dont elle désarçonne le picador. Pour dégager celui-ci, les toréros détournent vivement l'attention du fauve par des passes de capes très émouvantes.
À la fin de la course, le public manifeste son enthousiasme par des applaudissements soutenus dont le tourneur de manivelle a sa part, d'ailleurs bien involontaire, il en convient. D'aimables Espagnoles, charmantes sous leurs mantilles, me gratifient de délicieux sourires ! Je reçois même des cacahuètes et quelques s fleurs !
Dans sa loge, le roi Alphonse XIII bat des mains chaleureusement.
Dès que les souverains se sont retirés, les courses populaires commencent. J'impressionne quelques « véroniques », jeu de cape exécuté de dos, et aussi des scènes pitoyables dont les chevaux sont les malheureuses victimes. On les retire sanglants de l'arène, sous les huées des spectateurs. Le taureau pose manifestement, figé en gros premier· plan.
Après le jeu des banderilles, quand la trompette sonne pour « la mort »; le matador s'avance. Face à face un silence impressionnant, les deux adversaires semblent se mesurer. Le vrai drame de la corrida est dans cette mainmise de l'homme sur le fauve immobile qui attend son destin.
Les dernières passes ont fatigué la bête. Maintenant, par une savante manœuvre, le taureau est « cuadré ». Le matador, les pieds joints, l'estoc horizontal, vise l'animal au garrot. Sans le quitter des yeux, par des appels du pied et des jeux de muleta ; il veut le pousser à s'élancer et pour cela, à courber la tête. Alors d'un mouvement précis, l’espada plonge son épée jusqu'à la garde. Le taureau s'écroule, au milieu de frénétiques acclamations.
Il faut convenir que l'estocade n'est pas toujours aussi bien réussie.


Félix Mesguich, Tours de manivelle, Paris, Grasset, 1933, p. 108-112.

3 02/06/1906 325 ft
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