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GRUPO DE REFLEXIÓN SOBRE EL MUNDO HISPÁNICO

Gaston PRINSAC

(Saint-Étienne-de-Boulogne, 1851-Privas, 1931)

Jean-Claude SEGUIN

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Jean, Pierre, Victor Prinsac ([1790]-) épouse Alexandrine Lamotte. Descendance :

  • Pierre, Victor, Gustave Prinsac (Privas, 18/06/1818) épouse (Le Pouzin, 25/04/1847) Marie, Charlotte, Catherine, Noémi Lamotte (Le Pouzin, [1828]-). Descendance : 
    • Pierre, Charles, Gaston, Paul Prinsac (Saint-Étienne-de-Boulogne, 03/08/1851-Privas, 02/03/1931) épouse (Montélimar, 29/08/1885) Marie, Adèle, Hélène Mayaud (Aubenas, 26/10/1851-Saint-Étienne-de-Boulogne, 22/12/1919).Descendance:
  • Félicie, Amélie Prinsac (Privas, 31/01/1821-Le Pouzin, 24/05/1851)
  • Jean, Charles, Casimir Prinsac (Saint-Étienne-de-Boulogne, 14/10/1825-Privas, 19/04/1900) épouse (Chomérac, 24/11/1856) Philippine, Joséphine, Paule, Marie Babandy (Aix-en-Provence, 25/11/1834-). Descendance :
    • Marie, Julienne, Félicie, Louise Prinsac (Privas, 28/05/1861-)
    • Casimir, Émile, Maurice Prinsac (Chomérac, 15/06/1862-) épouse (Paris 18e, 31/12/1892) Joséphine Dubreucq (Masnières, 17/01/1860-)
    • Charles, Casimir, Jean, Guillaume Prinsac (Le Pouzin, 19/07/1868-Privas, 02/12/1955)
    • Marie, Anne, Magdeleine Prinsac (Rochemaure, 29/01/1874-)

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Issu d'une famille aisée, Gaston Prinsac suit ses études au Petit Séminaire et Collège d'Aubenas :

Nous constatons avec plaisir chez Mr Gaston un progrès sensible ; c’est qu’aujourd’hui son écriture est au moins lisible – quoiqu’il lui reste encore un peu de son apathie naturelle, il a fait néanmoins assez de progrès dans sa classe.


Bulletin de note, 1er trimestre 1863.

À partir du 1er janvier 1884, il est nommé à l'emploi de commis de 2e classe aux Chemins de Fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée. En 1894, il épouse Jeanne, Augustine Laffont, une professeur de musique.

Le Cinématographe Joly (juillet 1896-février 1897)

L'idée de se procurer un cinématographe remonte au moins au mois de juillet 1896. Gaston Prinsac va s'adresser en effet à Henri Joly pour connaître les conditions faites par ce dernier. Comme on peut l'apprécier dans le courrier reçu, l'inventeur propose différentes formules.  

joly 18960725

Vincennes, le 25 juillet 1896
M.
Nous avons l'honneur de vous prévenir que nous sommes en mesure de livrer dès maintenant nos nouveaux appareils : CINÉMATOGRAPHES perfectionnés, système H. JOLY, breveté dans tous les pays, et ce, à des conditions très avantageuses.
Nous avons été un des premiers à nous occuper de cette question (notre premier brevet remonte au mois d'août 1895) mais nous n'avons voulu mettre en vente que des appareils absolument parfaits.
Nos Cinématographes sont très pratiques et ne nécessitent aucune connaissance spéciale ; ils sont de la plus haute précision, ne produisent sur l'écran aucun scintillement de lumière ni aucune trépidation ainsi que vous pouvez vous en rendre compte. En outre, ils permettent de projeter des scènes de longue durée, deux, trois, cinq minutes ou même un quart d'heure si on le désire, et ceci par un procédé qui nous appartient en propre et qui fait l'objet d'un de nos brevets.
Par suite d'un traité spécial, la maison Pirou, 5, boulevard Saint-Germain, universellement connue pour ses travaux photographiques, est chargée de la fabrication des bandes destinées à nos appareils, ce qui est un gage de leur perfection, et nous aurons toujours des vues d'actualité et à bon marché.
Si vous désirez exploiter dans votre ville ou en voyage un de nos appareils, veuillez nous en prévenir, nous faisons plusieurs combinaisons. Nous vendons ferme à un prix déterminé ou avec une forte réduction sur ces prix en demandant une participation dans les recettes de votre exploitation. Enfin, nous louons des appareils.
N'oubliez pas que le succès de ce genre de spectacle est très grand et qu'il y a peu de temps, à Paris, l'exploitation d'un seul appaeil rapportait CENT MILLE FRANCS PAR MOIS. La fortune sera rapide pour ceux qui ont un bon appareil.
Aussi nous ne saurions trop vous mettre en garde contre certaines personnes vendant très cher des appareils absolument imparfaits qui produisent des scintillements et des trépidations et qui projettent des vues ne laissant voir aucun détail, aucune finesse.
Dans l'attente de vos ordres, recevez, Monsieur, mes bien sincères salutations.
H. JOLY.

 Henri Joly, Lettre à Gaston Prinsac, Vincennes, 25 juillet 1896
© Collection particulière

Un second courrier, plus complet, détaille en particulier les différents types d'appareils dont dispose Henri Joly. Les pionniers vont finalement se décider pour l'achat d'un cinématographe Joly. Gaston Prinsac, qui prépare déjà son départ, s'informe auprès de la Compagnie Générale Transatlantique qui lui adresse les tarifs pour les différentes lignes à destination de l'Algérie (lettre du 25 septembre 1896). 

C'est finalement le 30 septembre que Gaston Prinsac, son cousin Jean Prinsac et Louis Vernet embarquent à bord du bateau La Ville de Tunis. Ils accostent à Oran le 2 octobre après 44 heures de traversée. Ils s'installent sur le boulevard Charlemagne, à deux pas du boulevard Seguin. Les séances commencent presque immédiatement et le succès est au rendez-vous :

Ma dernière lettre a dû te rassurer un peu, nos affaires vont de mieux en mieux. Tous les jours nous dépassons 60 fr. et n'était que nous attendons demain une vue du Tzar à Paris qui doit nous amener tout Oran.


Gaston Prinsac, Lettre à Hélène, Oran, c. 15 octobre 1896. 

La correspondance permet quelques jours plus tard de savoir comment fonctionne l'achat des vues cinématographiques :

J'ai reçu hier ta dépêche dans un mauvais moment, nous attendons contre-remboursement une vue du Tzar en France, c'est une vue splendide au dire de certaines personnes qui l'ont vue à Paris (la même). Elle va incontestablemente nous amener toute la population oranaise, mais pour la payer il faut mettre notre caisse à sac aussi m'a-t-il été impossible d'y prendre la somme que tu me demandais.
[...]
Ainsi que je te le disais tout à l'heure nous espérons faire un grand coup avec notre vue du Tzar et dans 15 jours faire 4 fois ce que nous avons déjà fait...


Gaston Prinsac, Lettre à Hélène, Oran, 31 octobre 1896.

Dans ce même courrier Gaston Prinsac détaille le circuit que les trois hommes pensent suivre lorsqu'ils vont quitter Oran :

[...] Après cela nous irons à Sidi Bel Abés à 2 heures d'ici. Il paraît que la population y est très riche et que dans 8 ou 10 jours nous y ferons beaucoup d'argent. De là nous filons directement sur Alger ou nous serons dans 3 semaines ou un mois au plus, là si tu veux venir me rejoindre, seule ou avec Joseph, je t'attendrais les bras ouverts avec un plaisir que tu peux comprendre.
[...]
La vie est très bon marché, on a du poisson magnifique pour 6 sous la livre, le vin vaut 4 ou 5 sous le litre, un perdreau 12 sous etc.


Gaston Prinsac, Lettre à Hélène, Oran, 31 octobre 1896.

La correspondance souligne combien ce voyage a principalement une visée économique. Le cinématographe est évidemment pensé comme un moyen pour gagner de l'argent rapidement. Par ailleurs, la lettre contient des observations sur la vie quotidienne qui nous permettent d'apprécier les conditions de vie qu'un Français trouve alors en Algérie. Mais les projections occupent malgré tout le plus clair du temps des itinérants, et des séances sont également organisées à destination du public des écoles : " Ce soir nous avons une école et il faut préparer la salle, demain nous allons donner une séance au Lycée... " (Gaston Prinsac, Lettre à Hélène, Oran, 18 novembre 1896). Gaston Prinsac dans ce même courrier évoque à nouveau le cinématographe et les recettes qu'il procure aux pionniers :

Notre moyenne de recettes est d'environ 60 f. par jour et si nous n'avions pas tant de frais ce serait assez joli. Malheureusement, il nous a fallu dépenser beaucoup et toute la semaine, il a fait un temps afreux [sic] qui a empêché les gens de sortir. Aujourd'hui il fait beau et tout porte à croire que le mauvais temps est passé.


Gaston Prinsac, Lettre à Hélène, Oran, 18 novembre 1896.

C'est finalement après deux mois de projections à Oran (octobre-novembre 1896) que Gaston Prinsac, Jean Prinsac et Louis Vernet se rendent à Sidi Bel Abbès (décembre 1896), puis à Tlemcen (décembre 1896), Mostaganem (décembre 1896), Mascara (janvier 1897), Orléansville (janvier 1897), Milianah (février 1897). Dans une lettre envoyée par Hélène, on remarque que l'idée de s'installer en Algérie lui traverse l'esprit: " La Tante me disait cependant dimanche qu'à ma place elle ne nous laisserait pas revenir sans aller voir s'il n'y aurait pas moyen de se créer une situation là-bas, puisque vous n'en avez plus ici. " (Hélène, Lettre à Gaston Prinsac, Montélimar, 5 janvier 1897). Il semble que le cinématographe ait connu quelques difficultés à fonctionner et que Prinsac se soit adressé à Ernest Normandin afin de se procurer une nouveau cinématographe comme l'indique le courrier ci-après.

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E. Normandin, Monsieur Prinsac, Paris, 17 janvier 1897
© Collection particulière

Quelques jours plus tard, le cinématographe Joly arrive à Blidah pour être réexpédié à Milianah où se trouve Gaston Prinsac.

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Messageries maritimes, Récepissé pour le destinataire, Blidah, 3 février 1897
© Collection particulière

Comme en écho à la réception de ce nouvel appareil, un courrier de Fanny Vernet, épouse de Louis, vient apporter quelques précisions :

Vous me demandez des nouvelles ? De celles qui nous intéressent le mieux : la dernière lettre est datée du 31 janvier, ils vont partir pour Milianah où ils sont en ce moment. Depuis qu'ils ont quités [sic] l'Oranie ils sont bien mieux dans leurs rapports avec les habitants, ils se sentent moins loin et plus en France. Pour quand à leurs affaires c'est je crois toujours à peu près la même chose ; mieux pourtant plutôt que plus mal, mais ma Chère Madame vous m'apprenez une nouvelle en me disant qu'ils ont un nouvel appareil et qu'ils font des vues, c'est un détail que je ne connaissais pas, mon mari veut sans doute me faire une surprise. Sera-t-elle bonne ?


Fanny Vernet, Lettre à Madame Prinsac, Montélimar, 7 février 1897.

Ce témoignagne est évidemment essentiel dans la mesure où il indique que Gaston Prinsac et Louis Vernet ont tourné des vues au cours de leur séjour en Algérie. Dans un courrier rédigé par son fils Jean, il est à nouveau question de tournage :

Tu ne nous a pas dit si tu es content de votre nouvel appareil si vous réussissez des vues pr le Cinemato- Je pensais ces jours-ci que cet été il y aurait peut-être quelque chose à faire à Vals pendant la saison.


Jean Prinsac, À Gaston Prinsac, La Combe, 14 février 1897. 

Les deux hommes sont déjà à Blidah, à la mi-février. Dans un courrier du 12 février, Prinsac demande le soutien de l'Inspecteur d'académie afin d'organiser des séances destinées au public scolaire. Il s'agit là d'une pratique habituelle chez les itinérants ou les forains.

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Gaston Prinsac, À Monsieur l'Inspecteur d'Académie à Alger, Blidah, 12 février 1897
© collection particulière

Pour des raisons qui restent à éclaircir Gaston Prinsac quitte l'Algérie quelques jours plus tard. Il est probable - si l'on s'en tient aux courriers envoyés par sa femme - que son épouse supporte mal l'absence de mon mari :

Mon cher Gaston,
Hier je t'ai écrit mais le facteur n'est pas venu et ma lettre est restée. Aujourd'hui je la relis et je la trouve si horriblement triste que je n'ai pas le courage de te l'envoyer. Je ne peux prendre mon parti de cette dure séparation et j'ai peur de la mer, peur d'une traversée seule...
[...]
Je ne peux prendre mon parti de ce que les Vernet sont réunis, heureux et nous toujours... toujours séparés... Quelles idées sombres me poursuivent... ma vie n'est plus une vie. Oh ! les malheureux ! de nous avoir jetés dans un gouffre pareil !


Hélène Prinsac, À Gaston Prinsac, La Combe, 14 février 1897.

En tout état de cause, Gaston Prinsac est de retour, tout comme d'ailleurs Louis Vernet qui l'a précédé de peu. Si l'on en croit les lettres que lui envoie Jean Prinsac depuis Boufarik, il est question qu'il revienne assez vite, mais finalement, Gaston Prinsac renonce à retourner en Algérie contrairement à Vernet qui arrive à Boufarik dans les derniers jours de février 1897. Désormais, Gaston Prinsac continue de suivre l'exploitation du cinématographe grâce aux lettres que lui envoie Jean Prinsac. Parmi les nombreuses informations relatives, en particulier, aux recettes qui ne sont guère florissantes, on apprend également l'existence d'un autre homme, Paris, qui utilise le cinématographe pour tourner des vues :

Paris a été comme toujours très complaisant le dernier jour j'ai dîné chez eux. Il a très bien cinématographié, pas grand chose qui puisse bien l'tintéresser.


Jean Prinsac, À Gaston Prinsac, Boufarik, 27 février 1897.

Cette même lettre nous fournit des informations précieuses sur la situation de concurrence que l'on rencontre à Alger. En effet, le cinématographe Lumière est attendu dans les premiers jours de mars, ce qui inquiète d'ailleurs Louis Vernet :

[...] afin de pouvoir nous installer à Alger ou nous aurons fort affaire pour nous tirer des pattes de Lumière qui d'après les affiches qu'a vu Vernet doit venir s'y installer au 1er mars. La salle qu'il a choisi est celle de la Lyre Algérienne. Les affiches donnent le programme et disent que la date de l'ouverture sera donné ultérieurement. Vernet est allé à la salle de la Lyre, c'est là qu'un garçon lui a dit que c'était pour le 1er mars. L'ouverture devait avoir lieu avant, il n'a pu être prêt, je pense que tu feras tout ce qu'il te sera possible pour régler le plus promptement possible et au mieux les affaires qui peuvent te retenir en France. Vernet a maintenant une peur atroce d'Alger et retardera le plus qu'il le pourra la date de notre départ, il voudrait voir devant nous encore pas mal de localités comme Boufarik, il est atterré de n'avoir pas trouvé plus d'argent.


Jean Prinsac, À Gaston Prinsac, Boufarik, 27 février 1897.

La situation est incertaine dans la mesure où Jean Prinsac souhaite que Gaston Prinsac revienne en Algérie pour continuer à exploiter le cinématographe :

[...] Donne-moi la date aproximative de ton retour, si tu ne veux pas revenir dis-le-moi je partirai moi aussi.
Vernet me disait que si tu revenais avec Hélène nous pourions bien continuer tous les deux seuls il aurait presque l'intention de nous quitter, il trouve que 4 nous serions trop cela n'est pas dit en terme catégoriques mais c'est le fond de sa pensée, maintenant si vous voulez continuer tous les 3 toi Hélène et lui, je ne perdrai pas grand chose à vous quitter, car c'est vraiment une dérision de ne pas avoir de quoi m'habiller et jamais un sous dans la poche, ainsi ne te gêne pas si tu crois que moi parti tu pense amener Hélène et continuer avec Vernet.


Jean Prinsac, À Gaston Prinsac, Boufarik, 27 février 1897.

Les propos de Jean Prinsac soulignent combien d'une part les affaires restent très aléatoires et que les recettes ne sont pas à la hauteur des espérances, et d'autre part que les incertitudes liées à la poursuite de la tournée algérienne restent importantes. De Boufarik, les tourneurs se rendent à BougieFinalement, Gaston Prinsac ne revient pas et laisse Louis Vernet continuer l'exploitation du cinématographe Joly. Pour sa part Jean Prinsac, qui continue en Algérie finit par expliquer à Gaston que la situation initiale - la collaboration des trois hommes - n'est plus tenable et que désormais, il faut revoir le partage des bénéfices uniquement entre les deux hommes qui sont sur place (Jean PrinsacLettre à Gaston Prinsac, Constantine, 27 mars 1897).

Au retour en France, des tensions se font jour entre Gaston Prinsac et Louis Vernet, précisément, au sujet des comptes relatifs à la tournée en Algérie. Il est également question de l'appareil cinématographique :

Malheureusement, je possède toujours l'appareil, je n'ai pas encore trouvé d'acquéreur et cela ne m'étonne pas plus que cela devrait t'étonner toi-même, sachant que le métier est brûlé et que de plus Lumière a mis les siens en vente depuis longtemps à un bon prix et qu'il n'en vend pas beaucoup. C'est encore une illusion que je n'ai jamais eue de me débarrasser facilement dun Cinémato ! et ce n'est crois-le bein, ni ce photographe ambulant et sans le sous de Mascara, ni Karsenty qui te l'aurait acheté d'ailleurs tu avais le même droit que moi de leur écrire si tu avais envie d'essayer la chose.


Louis Vernet, À Gaston Prinsac, Bourg de Péage, 9 novembre 1898.

Ainsi prend fin l'expérience cinématographique de Gaston Prinsac. À partir d'août 1899, il est invité à prendre possession de son poste à la gare de Montélimar. Il est membre du Photo-Club Montilien jusqu'en 1906 au moins. Il s'intéresse également à l'automobile pour laquelle il dépose un brevet pour une " roue élastique pour véhicules " (Brevet nº 346.732, 1er octobre 1904). Il continue ses activités photographiques et édite des cartes postales. Il s'éteint à Privas, en 1931.

Remerciements

Nos remerciements aux descendants de la famille de Gaston Prinsac qui nous ont permis de consulter et de reproduire les documents présentés dans cet article.

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02/10/1896-[18/11/1896] Algérie  Oran  6. bld Charlemagne/Bld. Seguin  cinématographe Joly 
01/12/1896-13/12/1896 Algérie  Sidi Bel Abbès  Théâtre des Nouveautés cinématographe Joly
15/12/1896-[20]/12/896 Algérie Tlemcen Salle du Musée cinématographe Joly
24/12/1896- Algérie Mostaganem Théâtre cinématographe Joly
< 06/01/1897 Algérie Mascara Chez M. Azemar cinématographe Joly
[02/1897] Algérie Milianah    
-> 14/02/1897 Algérie Blidah   cinématographe Joly 

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