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GRUPO DE REFLEXIÓN SOBRE EL MUNDO HISPÁNICO

EXPÉDITION DE CHINE (1900)

Décoration de M. du Chaylard

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Décoration de M. du Chaylard

GAU 1901-11


Décoration de M. du Chaylard

Dans les jardins du Consulat de France à Tien-Tsin, l'ambassadeur M. Pichon remet la croix de la Légion d'honneur à M. du Chaylard et lui donne l'accolade. M. du Chaylard serre ensuite la main de l'amiral russe, présent à la cérémonie, et plusieurs officiers français arrivent le féliciter.

GAU 1903-01

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1 Gaumont C515  
2 n.c. Jean, Marie, Guy, Georges du Chaylard, Stéphane Pichon
3 10/03/1901 20m 
 

On nous écrit de Tien-Tsin, le 10 mars, à l'agence Havas :
C'est aujourd'hui que le ministre de France, venu tout spécialement de Pékin, a remis dans le jardin du consulat les insignes de la Légion d'honneur à M. le comte G. Du Chaylard, notre consul général dans cette ville.
Par une délicate attention, l'attaché militaire de Russie, le général de Wogack, de nombreux officiers français en garnison à Tien-Tsin, et les nombreux amis de M. Du Chaylard avaient tenu à assister à cette cérémonie simple, mais toujours imposante.
Un détachement de marins, ceux-là même qui, pendant les événements de Tientsin, défendirent si vaillamment le drapeau national, rendait les honneurs militaires.
À cette occasion, M. S. Pichon prononça les paroles suivantes :
Mon cher ami,
Je me sens très honoré de vous remettre la décoration qui vous est conférée par le gouvernement de la République comme une récompense d'ailleurs tardive et incomplète de vos longs et brillants services. J'espère que le complément ne se fera pas attendre, et si je puis en quelque mesure contribuer à l'accomplissement de cette œuvre de justice, vous savez combien je m'en féliciterai.
En quittant le poste que vous avez occupé dans des circonstances si difficiles, vous pouvez vous dire que vous n'aurez pas cessé un seul jour de travailler avec autant de fermeté que d'intelligence au développement de notre influence en Chine.
À ce point de vue et pour tous ceux qui vous ont connu, votre nom demeure associé à celui de notre cher et regretté Depasse, dont la perte nous laisse inconsolables, et qui, dans la sphère modeste où ses efforts se sont concentrés, a servi les intérêts de sa patrie comme le meilleur et le plus dévoué des Français.
J'ai à peine besoin de parler du courage avec lequel vous avez supporté les périls et les angoisses de la crise que nous avons traversée. Je ne rappelle qu'en passant la clairvoyance et la présence d'esprit qui ne vous ont jamais abandonné. Ceux-là seuls qui n'auraient pas été capables de faire preuve de ces qualités si françaises, seraient seuls capables de croire qu'elles ont manqué aux représentants de la France.
Je me borne à constater, comme l'a fait le gouvernement dont je suis l'organe, que vous avez rempli votre devoir de patriote avec toute la bravoure sur laquelle on avait le droit de compter. Et s'il m'est particulièrement précieux de vous rendre ce témoignage, je suis encore plus heureux d'avoir été choisi pour vous remercier.
M. Du Cheylard, visiblement ému, répondit :
Monsieur le ministre,
Je vous suis profondément reconnaissant d'avoir bien voulu vous arracher à vos nombreuses occupations pour venir me porter ma croix, et je suis doublement heureux de la recevoir, par vous, à qui je la dois, et devant le détachement des marins.
Ma décoration ne pouvait m’être remise dans des conditions plus agréables et j'ajoute plus batteuses.
Vous avez été pour moi depuis trois ans bien plus un ami qu'un chef votre bienveillance et votre appui affectueux ne m'ont jamais fait défaut dans les circonstances les  plus difficiles, et je suis heureux de saisir l'occasion de vous adresser bien haut l'expression de ma gratitude, j'ajoute, et vous me pardonnerez ce petit sentiment d'amour-propre, j'éprouve une certaine fierté à recevoir ici, au seuil de cette maison de France qui fut votre champ de bataille, et au-dessous de ce pavillon tricolore si vaillamment défendu par vos mains, de recevoir, dis-je, une récompense pour avoir fait mon devoir, en présence de ceux –officiers et soldats - qui ont si courageusement accompli le leur.
Le soir, le comte Du CheyIard offrait un grand dîner officiel auquel assistaient le ministre de France, M. S. Pichon, l'attaché militaire de la légation de France, M. Leduc, consul de France, qui va remplacer M. Du Cheylard à Tientsin, les officiers supérieurs français de la garnison et le représentant de l'Agence Havas.


Le Petit Parisien, Paris, 23 avril 1901, p. 2.

4 Chine, Tien-Tsin  

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