Fernand RIVERS

(Saint-Lager, 1879-Nice, 1960)

riversfrancois

Jean-Claude SEGUIN

1

Jean Large épouse Marie Jambon. Descendance:

  • François Large (Saint-Lager, 06/09/1879-Nice, 17/08/1960)
    • épouse (Paris 9e, 24/11/1914) Geneviève [Ferginard].
    • épouse (Paris 16e, 29/03/1932) Irma, Marcelle Genin.

2

Fils de boulanger, il découvre sa vocation d'acteur à l'âge de huit ans lors d'une tournée de la troupe Davisky qui donne une représentation dans la cour de la boulangerie. Son père décide de s'installer à Paris en 1890. Il fait ses débuts, en août 1897, dans le rôle d'un chiffonnier dans la Fille des Chiffonniers au théâtre de la République, où il fait la connaissance de Jacques Normand. Il commence une carrière professionnelle en 1898 et travaille en particulier aux Fantaisies Parisiennes, une petite salle de la rue Fontaine. En 1900, appelé pour accomplir son service militaire, il est ajourné, puis exempté, en 1901, pour bronchite spécifique.

Les années Pathé (1904-[1918])

Alors qu'il continue sa carrière d'acteur sur les planches, il est contacté, vers 1904-1905, par Lucien Nonguet pour jouer dans des films Pathé. Dans ses souvenirs, il a évoqué ses débuts au cinéma :

Pendant ces trois années difficiles, une industrie encore à l'état embryonnaire, et qui allait bouleverser le monde théâtral, me permettait de vivoter : le "cinématographe", comme on disait alors !... Depuis deux ou trois ans, Zecca, technicien incomparable, imaginait pour Charles Pathé, qui devina le premier le rendement considérable que l'on pouvait attendre de ces petites images, des saynètes qu'il interprétait lui-même, dans un terrain vague de la rue du Bois, à Vincennes. Petit à petit, il engagea quelques acteurs que lui procurait Lucien Nonguet, chef figurant de la Porte-Saint-Martin et de l'Ambigu. Breteau, d'abord acteur de quatrième ordre, aidait Zecca à changer son décor, après avoir mimé une scène quelconque (car n'oubions pas que le cinéma était muet à l'époque). Liezer, un excellent artiste de l'Ambigu, Jacques Normand et moi, qui ne possédais qu'un complet-veston, mais que Lucien Nonguet trouvait élégant. C'est ainsi que j'ai eu l'honneur de figurer parmi les deux premiers acteurs qui tournèrent pour le septième art. Ce qui, à cette époque, n'était nullement considéré comme un honneur. Nos grands camarades du théâtre nous traitaient un peu comme des renégats... Depuis, ils ont changé d'avis... Dans notre petit groupe, Louis Gasnier, bras droit de Lucien Nonguet, jouait à l'occasion un petit rôle.


Fernand Rivers, Cinquante ans chez les fous, Paris, Georges Girard, 1945, p. 59-60.

Il tourne  dans plusieurs films, entre 1905 et 1906, mais dont peu ont pu être identifiés. Avec le temps, les contrats avec Lucien Nonguet sont de moins en moins fréquents et il finit par accepter les propositions que lui fait Georges Hatot qui travaille, depuis septembre 1906, chez Urban qui devient par la suite la société Eclipse. Fernand Rivers est surtout un homme de théâtre et il n'intervient alors que de façon épisodique dans les films comme dans Isis (Gaston Velle, 1910, Pathé), Rigadin et la caissière (George Monca, 1914, Pathé), Rigadin et l'homme qu'il assassina (George Monca, 1914, Pathé) ou Le Voyage de Corbillon (George Monca, 1914, Pathé). C'est pourtant à partir de 1915 que sa carrière d'acteur de cinéma démarre réellement. Il devient le faire-valoir régulier de Rigadin dans de multiples productions Pathé. Finalement, il passe à la mise en scène, toujours chez Pathé, en réalisant son premier film, L'Héritage de Cécile (Fernand Rivers, 1915, Pathé). En 1916, il crée le personnage de M. Plouf dans L'Excès en tout est un défaut (Fernand Rivers, 1916, Pathé), qui va lui valoir une notoriété cinématographique jusqu'au dernier film de Plouf, Le Duel de Plouf (Fernand Rivers, 1918, Pathé) où il partage l'affiche avec Henri Jeanson.

Et après

Dans les années 20, il priviligie toujours ses activités théâtrales, et ça n'est qu'en 1933 que Fernand Rivers, grâce à la collaboration d'Abel Gance, revient à la mise en scène de cinéma avec deux oeuvres, Le Maître des forges (Fernand Rivers, Abel Gance, 1933, Directeurs Français Associés) et La Dame aux camélias (Fernand Rivers, 1934, Les Films Fernand Rivers, Productions Maurice Lehmann) dont il est également le producteur. Il continue de réaliser des films jusqu'en 1951 dont Ces dames au chapeau vert (1949) et Les Mains sales (1951).

Il se retire à Nice où il décède en 1960.

Sources

BOUSQUET Henri, Catalogue Pathé des années 1896 à 1914, ed. Henri Bousquet, 1993-1996 (plusieurs volumes).

RIVERS Fernand, Cinquante ans chez les fous, Paris, George Girard, 1945, 306 p.

RIVERS Fernand, Au milieu des étoiles, Paris, Les Films Fernand Rivers, 1957, 200 p. 

Contacts