Louis FEUILLADE

(Lunel, 1873-Nice, 1925)

feuillade louis

Jean-Claude SEGUIN

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Barthélémy Feuillade et Marie Avesque. Descendance :

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Les origines (1873-1905)

Louis Feuillade exerce la profession de comptable lorsque à dix-sept ans, il s'engage dans l'armée pour quatre ans. Il arrive, le 7 septembre 1891, au 4e régiment de dragons et obtient, deux ans plus tard. le grade de maréchal des logis (25 septembre 1893).

Il s'installe à Paris (≥15 mai 1898) où il publie des articles dans la presse.

Chez Gaumont (1905-)

À l'occasion d'une rencontre avec son ami André Heuzé, ce dernier dont le niveau de vie à singulièrement augmenté lui propose de rentrer chez Pathé où il travaille depuis quelque temps :

Ce matin-là, l'André Heuzé qui se présenta devant moi était mis avec une recherche  inhabituelle : jaquette et pantalon de bonne coupe, chaussures fines, chapeau haut-de-forme, gants, etc. enfin, tout ce qu'il fallait pour transformer en émule du Prince de Sagan mon camarade Heuzé.
- Comme te voilà mis, lui dis-je, as-tu fait un héritage?
- Non, me dit-il, mais je viens d'entrer pour faire du cinéma à la maison Pathé, où je touche des appointements mirifiques de cinq cents francs par mois. Il ne tient qu'à toi d'en faire autant. Si tu veux, je vais te présenter à mon ami Dupuis, Directeur artistique de la Maison.
J'étais ébloui et j'acceptai, naturellement, la proposition de mon excellent camarade. D'un pied léger, nous partîmes chez Pathé, où Monsieur Dupuis nous promit de faire très prochainement appel à mes services.


Gaston Phélip, "Nos réalisateurs. Louis Feuillade", Le Courrier cinématographique, nº 33, 16 août 1924.

Alors que tout semble bien se mettre en place, des changements qui viennent d'intervenir chez Pathé remettent tout en cause :

Quelques jours passèrent, et je reçus de lui la lettre attendue me convoquant à son bureau. Mais, quand j'y arrivai : patatras... une révolution intérieure avait eu lieu (vous connaissez cela dans le cinéma) et Monsieur Dupuis n'était plus Directeur artistique chez Pathé. J'étais navré.


Gaston Phélip, "Nos réalisateurs. Louis Feuillade", Le Courrier cinématographique, nº 33, 16 août 1924.

Finalement, c'est toujours André Heuzé qui lui suggère d'aller voir les établissements Gaumont :

Heuzé me consola : - Écoute, me dit-il, je vais tâcher de me mettre en rapport avec le nouveau Directeur artistique et lorsque j'aurai réussi à être avec lui en aussi bons termes qu'avec son prédécesseur, je lui parlerai de toi et je te ferai un signe. Quelques jours à patienter seulement...
Puis, se ravisant, Heuzé me dit :
_ Mais, au fait, pourquoi n'irais-tu pas là-haut à Belleville, où vient de se fonder une toute petite boîte, qui s'appelait Maison Gaumont. Les Établissements Gaumont étaient à l'aurore de leur prospérité, une aurore qui est devenue un jour resplendissante de lumière..."


Gaston Phélip, "Nos réalisateurs. Louis Feuillade", Le Courrier cinématographique, nº 33, 16 août 1924.

Dans un témoignage publié dans Le Film, Louis Feuillade évoque son arrivée chez Gaumont :

J'aurais porté mes manuscrits au bout du monde. Je fus donc les présenter à Belleville. Là, non seulement on voulut bien les accueillir mais, par-dessus le marché, on m'invita à entrer dans una jeune maison. Elle a bien grandi depuis. J'y suis resté y j'ai passé des années qui, sans doute, compteront parmi les meilleures de ma vie.


FEUILLADE, 1919.

Fin 1905-début 1906, Louis Feuillade va dont réaliser un certain nombre de scénarios dont plusieurs sont tournés par Alice Guy  Alors qu'Anatole Thiberville est retenu à Paris, Louis Feuillade va accompagner Alice Guy pour le tournage du projet Mireille :

Un beau jour la directrice artistique me déclara que nous allions partir en voyage pour tourner dans la région du Midi quelques scénarios destinés à faire valoir devant les yeux du public les beautés de ce pays enchanteur.
Il me fallait alors préparer un autre genre de scénario. C'est alors que Daudet, Mistral et tous les auteurs qui avaient chanté le Midi, furent par moi mis à contribution. Car, à cette époque, nous n'avions pas la moindre idée que vis-à-vis du Cinéma, la propriété littéraire pût avoir quelques droits. Le Cinéma était un art nouveau, et il nous paraissait tout à fait naturel d'emprunter au roman ou à la pièce à succès les thèmes qu'ils avaient popularisés. MireilleLes Contes du Lundi et tant d'autres oeuvres célèbres nous fournirent une ample moisson de scénarios. Mademoiselle Guy fut enchantée.


PHÉLIP  1924.

Herbert Blaché et Yvonne Mugnier-Sérand sont également du voyage. Louis Feuillade va profiter des bonnes relations qu'il entretient avec le marquis de Baroncelli pour lui demander sa collaboration dans un courrier daté du 15 mai 1906:

Nous désirerions prendre, au pâturage et en marche, des troupeaux de moutons, de chevaux camarguais, et de taureaux. Une ferrade - le passage du Rhône ou d'un cours d'eau par la manade-, et à quel prix mettriez-vous à notre disposition les hommes et les bêtes nécessaires à ces diverses opérations si vous vouliez bien en assurez l'exécution ? Le tout aurait lieu dans votre élevage ou dans les environs immédiats, de façon à fatiguer le moins possible les hommes et le bétail. Nous voudrions beaucoup de moutons, beaucoup de chevaux, beaucoup de taureaux.
En outre, comme ces vues seraient mêlées à un scénario pour le cinéma, tiré de Miréio, ne pourriez-vous pas nous trouver parmi vos "gardians" un homme assez intelligent et assez fort pour jouer, au naturel, le rôle du farouche Ourrias ? Nouis recruterions nous-même, à Nîmes ou à Marseille, les autres artistes - ceux qui n'ont pas besoin de connaître l'art de la ferrade.
Je vous serais reconnaissant, Monsieur, si ma demande vous paraît intéressante, de m'établir un devis pour tout cela. Si le prix nous agrée, nous serons probablement en Camargue à la fin du mois et nous y passerons les premiers jours de juin. Nous établirions notre quartier général aux Saintes-Maries pour de là rayonner aux environs.


Reproduit dans LACASSIN, 1995: 63.

baroncelli_folco_1906.jpg machaquito 1913 portrait
 Folco de Baroncelli (Aix-en-Provence, 01/11/1869-Avignon, 15/12/1943) Machaquito (c. 1913)

La petite troupe se retrouve à Nîmes fin mai afin de recruter quelques acteurs locaux. Le 27  mai 1906 a lieu la corrida de la presse qui ouvre la saison tauromachique. Les deux toreros sont Machaquito et Regaterin. Herbert Blaché va tourner plusieurs plans de la course de toros.

Et après... (1907-1925)

Louis Feuillade et Léon Gaumont sont présents au mariage d'Etienne Arnaud (Paris 10e, 29/10/1907).

En 1921, Louis Feuillade est recensé à Villemomble (Seine-Saint-Denis)

Sources

AMBRIÈRE Francis, "À l'aube du cinéma. Le Souvenir de Louis Feuillade", L'Image, 1re année, nº 27, Paris,  1932, p. 26-30.

PHÉLIP Gaston, "Nos réalisateurs, Louis Feuillade.", Le Courrier Cinématographique, Nº 33, 16 août 1924.

LACASSIN Francis, Maître des Lions et des vampires. Louis Feuillade, Paris, Pierre Bordas & Fils, 1995, 328 p.

"Louis Feuillade", Le Film, 6e année, nº 166, Noël 1919.

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1906

 
C'est papa qui prend la purge (Gaumont)  
non identifié
L'Image, nº 27, janvier 1932.
1906 L'Image magazine hebdomadaire [...] bpt6k974426t 26

1911

 
La Cure de solitude