Un attentat sur la voie ferrée

1570 

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Un attentat sur la voie ferrée

Dans le cabaret de la station, les employés jouent et boivent. L’un d’eux, déjà ivre, excité par ses compagnons, engloutit l’alcool et sort en titubant. Le train, animé d’une vitesse formidable, semble avancer réellement sur le spectateur, avec le magnétisme effrayant de la machine qui grossit sur la voie, grandit, s’amplifie à chaque tour de roue, avec ses énormes prunelles qui s’allument dans la nuit. La porte d’un compartiment s’ouvre avec précaution, deux ombres s’allongent le long des wagons, rampant jusqu’au fourgon où l’employé ivre est endormi. À l’arrêt du train, le chef de gare constate la disparition de nombreux colis, l’ivresse de l’employé et le chasse. Celui-ci sort en jurant de se venger. Dans la cabine de l’aiguilleur, après une courte lutte entre deux hommes, l’un d’eux tombe épuisé, la poitrine transpercée. L’autre lève rapidement un levier et se sauve. Les villages passent, s’enfuient, emportés à droite et à gauche de la voie. Les disques ronds, au bout des perches blanches, les signaux rouges qui, le soir, ressemblent à des lanternes chinoises dans la nuit illuminée, indiquent la voie libre au mécanicien. L’énorme machine, lancée à travers l’espace, semble animée, vivante, souffle, hurle, fume, comme un cheval emporté ; le bruit assourdissant des roues semble le galop d’un animal gi - gantesque. Et tout à coup, sous la poussée d’un choc formidable, la rencontre d’un autre train. Les cervelles jaillissent, les os se rompent, et les cadavres des victimes s’entassent horriblement mutilés, atrocement empilés, en des poses comiques et effroyables à la fois. On transporte les morts et les blessés dans la salle d’attente transformée en ambulance ; le chef de gare s’empresse auprès des victimes tandis que les gendarmes arrêtent le criminel sur la voie.

PAT 1906-11/12

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1 Pathé 1570  
2 n.c.
3 ≤11/1906 160m
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1570b

Un attentat sur la voie ferrée

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